
& defcendant tout à l’entour, s’accumulent né-
ceifairement en forme de Cône.
Tant que l’Ouverture n’eft pas fort élevée ^
les matières pouifées du fein de la Terre font
naturellement dirigées vers, cette même iffuë,
comme étant celle qui offre le moins de réfi-
ftance. Mais quand cette prémière bouche à
été portée à une certaine hauteur ; les matières
pouifées au dehors, les Laves furtout, devenant
très pefantes par la hauteur où elles
font pouifées, forcent fouvent les flancs à s’ou-
vrir. De nouvelles Bouches à feu fe manifeftent
à la bafe des anciens Cônes ^ & font tout autant
de Voltans diftinéts. C’eft ce que montre
en particulier Piste de Lipàri, & ce qui
eft arrivé fi fréquemment autour de l’ Etna.
J’ ajouterai quelques réflexions, relatives à la
conjecture que forma mon Frère dès ce tems-
là j fur la nature de la plupart des Archipels,
& des Isles éparfes dans les grandes Mers. Il
ne la tira pas feulement de la vue des Isles de
Laperi; mais elle découloit aulfi d’un fyitême
général fur l’origine des Volcans, qu’ il expofoit
déjà dans feS Mémoires,
Ce font des fermentations qui occaflohnent
les feux fouterrains ; & Vhùmiditè en eft la caufe
déterminante. Il eft très connu en C h im ie,
que
que certains mélanges de minéraux , étant humectés
& couverts, s’échauffent & s’embrafent.
Ces minéraux font dans les entrailles de la
Terre, & il n’y faut plus que de l’eau pour les
faire fermenter. Il étoit donc porte' à croire;
que l’oiigihë de to'us les Vblcdns, . quelle que
foi t -la hauteur aétuelle de leurs bouches, à
été au-dcifous du niveau de la Mêr ; & que
ce font fes eaux | filtrées dans la Terré , qui
ont occafionné'ce grand phénomène. Dès lors
ils doivent être fréquens dans les Isles V où
.plutôt, il doit ÿ âvoir quantité à!Isles formées
par des matières élevées ainfi dü fond de là
Mer. C’eft là ce qui lui fît naître l’idée* qüé
!a plupart dés Isles des'grandes Mers, & peuti
être toutes, pourroient bien devoir leur origine
aux feux fouterrains.
Il eut bientôt lieu dé fe fortifier dans cettë
idee. Car étant paffé en Angleterre au retour'
de ce même voyage, il eût occafion d’interroger
fur l’ Isle de Sle. Hélène, un Officier de là
Compagnie des Indes, qui la décrivit ainfi2
„E l le eft fort haute & efcarpée ; où ne peut
„ y abo'rdér qu’ à un' fetil endroit, partout ail-
,V leurs la mer y eft extrêmement profonde ?
„ les rochers qui là compofent ne forment
»j point une maffe folide, comme ceux dé noâ
„ Montagùes ; c’eft un’ affemblage de morceau#
Tome II. V I, Partie. F f