
encore rare dans les Cabinets, on le nommoit
jpierre de Lynx ou de foudre, puis corne', mais
c’eft un vrai corps marin. Nous avons un de
cesfijjiles dans notre Cabinet, auquel eft attachée
une huître : , ainfi ce grouppe, que mon
frère a trouvé dans le Canton de Berne, s’eft
formé autrefois dans la Mer. On trouve auffi
ce fojfile jusques fur les côtes. Il y en a en
abondance dans celles de Charmoutb, dont les
habitans les nomment fairies fingers (a)\ & j’ai
appris qu’ on en trouve beaucoup en Mecklen-
bourg dans le fable de la côte. Cependant
la bélemnite naturelle eft encore plus inconnue
que la corne d’Ammon Çb~).
Il y a encore plufieurs autres efpèces remarquables
de corps marins fofliles, qui n’ont
point été trouvés vivans dans les Mers. De
ce nombre par exemple eft la pierre judaïque:
elle reffemble à une petite figue, Sç par
cette raifon on la prenoit autrefois pour un
vrai fruit pétrifié. Mais c’ eft aufli un corps ma-
(a) Doigts de Ffes.
fb) T’ai vu dans la Bibliotb. des Sciences & Beaux Arts
pour le premier trimeftre de 1766, la description d’un
animal marin qu’on croyoit l ’analogue de la Bélemnite.
Mais il fuffît de lire cette description, & de voir la figur
e , pour fe convaincre que c’eft un autre animal bien
connu, qui eft de l’efpèce des fiches«
rin-, car c’eft un piquant POurJln ou Hêrijfpn
de Mer. La dispute à fon fujet éft terminée
par un morceau que nous avons dans notre Cabinet;
» venant de la Province de Kent : c’eft un
ülex fur lequel eft un Hérijfon de Mer rempli
du. filex même. Ce Hérijfon pétrifié ou Ecbinite,
a confervé, plufieurs de fes piquans, &. ce fopt
des pierref judaïques, Or l’efpèce analogue naturelle
eft,encore abfolument inconnue, & fur-
tout elle n’exifte fùrement point autour des
côtes à9Angleterre. , ' ,r: > f n si»
Ces mêmes côtes ( fourniffent un autre, exemple,
de cette lacune dans les coquillages naturels,
comparés aux coquillages fofftles. . On trouve dans
les ..Collines efçarpées de Harwhich , qui font
baignées par la Mer, une efpèc.e très fingulière
de coquillage : c’ eft un Buccin de deux à quatre
pqucejS de long ; de figure fort commune;
mais qui eft de." l’ efpèce que l’on nomme unique
parmi les, coquillages pareeque fes fpirales tournent
dans le fens oppofé à celui de toutes les au-,
t-res cfpèçes de cette, claffe. Or ce buccin unique.
foifile, eft, encore abfolument inconnu parmi les
coquillages vivans; & le voilà aufli fur la côte.
Je ne finirois p o in t, fi je m’engageois dans
lè: détail des éfpèdêâ de cohuillâgéà fojfties doftt
les analogues pivsms nous^ manquént éntière-
*