
les pierres de quelques unes, de nos Montagnes.
On trouve pourtant dans le Vicentin,
àes Montagnes volcaniques , qui femblent appuyer
l’ idée de M o ro : & quoiqu’ i l, ait mal
pris fes exemples', en citant lè Mont Bolca &
d’ autres Montagnes de ce genre qui ne font
pas volcaniques i ne m’étant jamais .arrêté S
dés argumeris a4 ‘bominem, je dois examiner tout
ce qui paroit favoratile à fon opinion*
Çes Folçms du îÿicentin montrent, donc des
çouçhes. volcaniques dures, ou l’on trouve, des
coquillages ; & ce phénomène a attiré l’attention
des obfervateurs, Il eft accompagné d’un autre
phénomène auiR remarquable ; c ’eft que ces couches
volcaniques à coquilles, font entremêlées
d’autres couches dç pierre calcaire, qui font
fûrement l’ ouvrage , fie la Mer. I I y % dqqç eu
là deux opérations très diftinétes V qui fe font
alternativement fuccédées;favoir des dépôts de
la Me r , & des matières volcaniques répandues
fous fes eaux.
Après avoir vu ce que font les Laves dans
l’a i r , .& eonfidérant l’effet qu’ y doit produire
Peau, U n’ eft pas.difficile de décider, que ces
couches volcaniques, il coquilles bien moulées,
ne peuvent être des Laves. Mais on conçoit
que des cendres volcaniques, qui font de la Lave
ttienuifée, ont pu fe répandre dans la Mer, &
s’ y pétrifier, comme toüt autre fable, ou comme
la matière calcaire qui s’v trouve entremêlée;
& qu’en cet état elles peuvent reffembler
à de la Lavé.
Mais toujours refte-t-il certain, que ces Montagnes
volcaniques fe font formées fous les eaux
de la Mer, & que cependant elles font à fec.
C’eft là Une partie effentielle de notre grand
phénomène, & que je vais même établir par
d’autres exemples.
Je croîs que la plupart des Volcans éteints, qu’ on
a découverts & qu’on découvre encore' chaque
jour à la furfacc de nos Continens, fe font
formés fous les eaux de la Mer. Et il h’eft pas
befoin de voirdes douches alternatives de pierre
à chaux coquillière, & de matières volcaniques,
pour discerner cette origine ; il fuffit dé certains
entrelacemens de Montagnes des fieux efpèces,
dans lesquels les Mont à couches marines recouvrent
celles qui font dues au feu, pour voir
clairement que la Mer à couvert en même tems
les unes & le s autres. Or mon Frère avoit déjà
Vu ces entrelacemens, foit en Italie, foit en A llemagne
le long du Rhin, dès le tems où il fit
les descriptions dont j’ai donné des extraits à
V o t r e M a j e s t é ; & depuis lors ce phéno