
„ que je n’ai vu la marche de mes pendulçs pla-
„ çe'es fur des rayons de différentes longueur ? ”
Alors il l’abandonne. . . . Et puis! N ew t o n
à commenté l’Apocaîypfe Il eft donc
démontré accejfîble à P erreur. . . . . Àinfi le
Mr. Mercier devient enfin tranquille après tou»
tes fes follicitudes ; & ce n’efi; que par une figure
de rhétorique qu’il demande une folution
de doute à Mr. G e s n e r .
La publication de cette Lettre occafionna
un nouvelle fermentation parmi les Savans.
Non qu’ elle produifît du doute; car on voit
mieux la Lune que ne penfpit le Mr. Mercier.
Mais ces exceptions apparentes aux loix générales
me'ritoient attention. On calcula donc
de nouveau; & entr’autres Mr. l e S a g e ,
mon ami & compatriote, dont j’ai eu l'honneur
de parler quelquefois à V. M. propofa & réfo-
lut, à l’exemple de Mr. d ’A l e m è e r t , un
nouveau problème très intérefîant de Géométrie
phyfique: tellement qu’ au moins à cet égard,
on aura quelque obligation à Jean Coultaud &
à Mr. Mercier.
Mais Mr. Le Sage n’en demeura pas là.
Quelques premiers doutes lui firent entrevoir
une folution plus probable de ces prétendues
difficultés contre une Théorie qu’ÿ admire, avec
une pleine clairvoyance. Ayant presque entièrement
confacré fa vie à des recherches dignes
d’un des plus grand difciples de N e w t o n , &
qui l’affocieront un jour à fon Maître; perfon-
ne n’avoit été plus attentif que lui à cette attaque
, & n’ étoit plus préparé à en faifir le foi-
ble de quelque nature qu’ il fût.
Cependant en commençant fes enquêtes, Mr.
Le Sage ne s’attendoit point à ce qu’ il trouvai
Il fufpeétoit feulement l’exa&itude des expériences;
& j’ y contribuai un peu, en l’affurant
que celles du Baromètre qui s’y trouvoient annexées,
étoient iûrement du plus mauyais de
tous les obfervateurs. J’en avois fait moi-même
à Samoens & dans les Montagnes voifines ; &
les différences étoient telles, que je pouvois le
décréditer fans injuftice. Les Montagnes étoient
auffi très mal décrites: les erreurs fautoient aux
yeux de tout homme qui les connoifloit.
Les premières informations de Mr. l e j Sa g r
furent donc dirigées furies talens & le caraétère
des perfonnes: mais bientôt il le vit conduit
plus loin. . . . Les expériences avoient-elles
été réellement faites? . . . . Les perfonnes
même exiftoient-elles?. . . . Oui, M a d a m e ,
il fallut aller jusques là , pour trouver toute la
vérité; ou plutôt, l’étendue du menfonge.
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