
„ vous avez réfidé long tems à Marfeille, Or
„ vous me ferez témoin que tous les jours les P&,
fcheurs de cette côte trouvent dans leurs jfù
lets... des plantes de c-ent fortes :ayant enco»
,j re leurs fruits., . . ” Suit l’ énumération de c«
que renferment nos vergers & nos parterres, inij
diqué comme fortant des filets des Pêcheurs]
de Marfeille. Cependant, maigre' ces exemples
frappans de la conformité des plantes mariné
avec les plantés terrejlres, après lesquels Qfi |
Miffionnaire lui en était témoin) il ne ferait plus
poifible de.douter; il femble être bien-aife de trou*
ver fur les côtes d'Irlande, quelque chofe quia
un peu de rapport,avec la chicorée, que les ha-
bitans mettent en compôte; & qui dans fon fiy.j
le eft de la chicorée, comme un brochet eil uni
faucon i -,
Mais fi les plantéSr marines te terreftriflenfc.ain•
fi à mefure que la Mer fe deffèche, ne devroit-
on pas voir fucceflivement encore toutes les
efpèces de plantes terrejlres, la vigne > les poiriersn
les pêchers, les ro/iers, croître au bord délai
Mer? Né devrions-nous pas auifi voir de, tems]
en tems des efpèces nouvelles fe former fur nos
côtes? On ne prend jamais Telliamed en défaut.
„ 1 1 y a très peu de tems, dit-il, qu’on
Ma trouvé, même en France, des fruits de
h nouvelles efpèces ; la virgoulée en eft une.
„ N’eft- il pas croyable qu’un fruit d’ un fi bon
i} goût eft plutôt une nouvelle produétion, que
„ de penfer qu’il ait exifté de tout tems, ¿c
„ foit refté inconnu au milieu d’une Nation
„ telle que la Françoife? On en a découvert
„ auifi depuis peu un grand nombre dans le
„P o r tu g a l, qui enrichiifent vos, jardins, &
„ font une partie des délices de vos ta-
„ bles (a).
„ C’eft en cette forte , dit - il ailleurs (b ) ,
„ que les terreins que les flots abandonnent,
„ arrofés de l’ eau des pluies & des rivières,
„ nous oiTrent tous les jours des arbres & des;
„ plantes nouvelles— ” C’eft du moins ainft
que cela devroit être dans tout fyftême fem-
blable aufien. Mais voyons paroître auifi les
aifeaux\ c’eft une métamorphofe eurieufe Su
digne de fon Auteur favori, Ovide ; il vaut la.
peine de la copier tout au long.
II peut arriver, d it- il ( c ) , comme nous fa~
i, vons qu’ en effet il arrive très - fouvent, que des
„ poiffons volans foient tombés dans des ro-
„ féaux ou dans des herbages, d’où enfuite il ne
„ leur fut pas poifible de reprendre vers la Mef
(a) Tom. I I . pag. 268.
(¿) Tom. I. pag. 153* (ô Tojn, II. pag,
Tome I I , IV. Partie. Y