
trouvèr ce qui l’explique: c’en eft du moins
le chemin le plus lus.
Quoique les vents, la Marée & le mouvement
régulier des eaux d’Orient en Occident;,
aient l’apparence d’être des caufes plus puis-
fantes que les Rivières dans les changement
qu’éprouve la furface de notre Globe ; celles-ei
cependant produifent des effets plus évidemment
certains. L ’examen aufli en eft plus in -
téreffant, parce qu’ il nous rapproche de notre
demeure; il nous préfente des chofes qui; fe
paffent près de nous, & la plupart fous nos
yeux; &" les lumières que nous en tirons, font
plus fertiles en conféquenees inftruâives pour
la Théorie de la Terre,
Je montois un jour une Montagne avec un
partiian du fyftéme que je vais examiner : le
chemin étoit rapide, & couvert de moellon :
chaque pas que nous fai fions ' pouffoit des
pierres en arrière; & fouvent nous les entendions
pendant longtems rouler au deffous de
nous. Mon compagnon fe tournant du côté
de ees pierres roulantes : Voilà dit - i l , qui ne
Remontera pas. Ce fut fon texte. Regardant
glors de tout côté; & ne découvrant que rochers
qui s’ ébouloient, que Torrens qui rou~
ioient des eaux limoneufes : „ Voyez tous ces
„ décombres;” : me dit - il ; „comb ien de caus
e s ne détruifent pas les .Montagnes/ Ou
„ plutôt, comment penfez-vous qu’elles puis-
„ fent fe conferver, quand tout tend à les dé-
„ truire; q u a n d vous-même, à qui j’ en ai en-
. tendu aflurer la durée éternelle;- r vous venez
„ de contribuer à lès démolir? La Pefauteur
„ veille iur toutes les occafions d’abattre ces
„ entaffemens qui femblent la braver. A l’in-
„ ftant qu’ un éclat de rocher , un grain de fa-
„ blc, a été féparé de la maffe par l’aètion de
„ l’air, de l’eau, du Soleil, de la gelée, il tombe
„ & ne remonte plus. Ces caufes n’agiffent-'
„ elles pas fans ceffe? Les torrens ne font - ils
„ pas toujours prêts à' charier ce qui tomba
„ dans leur lit? Et tous ces matériaux, broyés
„ de différentes‘manières, charies dans les fieu-
„ ves en forme de limon, ne vo n t- ils pas Cn-
„ fin dans la Mer former de nouvelles Monta-
„ gnes, tandis que celles - ci s’ abaiffcht ? I l ne
„ fa u t que du teins, pour que la Mer prenne
„ fucceflivement la place de 4a Terre. Les
„ eaux du ciel détruifent peu à peu ces an-
„ ciens ouvrages de la Mer; elles rabaiffent
„ continuellement les Montagnes; comblent
„ les Vallées, les bouches des Fleuves & les
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