
Waodvg'Qrà, qü’ïl s’en faut bien que lés matières
de notre Globe foient rangées fuivant leur
pcfanteur fpécifîque ; & furtout qu’il éffc imposable
dé juger, d’après des phénomènes direéts,
qu’ elles Payent été originairement.
Je retranche donc encore le commencement
de ce fyftême: je pars d’ un Globe, oit d’ un
Sphéroïde, dont la fubftance molle, &ç par là
régulièrement arrondie, eft couverte dteau;
&: j’ amène auprès de ce Globe fon fatellite,
lg Lune, qui oqcaiionne aufiitôt le flux reflux.
Ç’eft d’après cette Hypothèfe fondamentale
& les phénomènes, que je vais examiner
li nos Continens auroient pu ibrtif ainfi du
fein des eaux ; ou fi ce qui en feroit forti par
ees caufes, feroit femblable à ce que nous
Voyons aujourd’h u i , que Mu Le Cm prétend
expliquer. Ce fera èncorè'||n exemple frappant
de ce que des apperçus peuvent - être: car il eft
étonnant à combien de Loix de la Nature, &
dp phénomènes certains, celui-ci ib trouve op-
pofé.
• Je commence par examiner les premiers effets
de'la caufe: je me repréfente le flu x & reflux
les eaux de la Mer; & je vois la vaie
s elpver, fp meler à l’eau, fe dépofer enfuite:
^uçl^q’ e^qrt que je f^fle, je ne faurois dui
yoir porter cette vafe en monceaux énormes çà
5 là , & former ainfi les vafles contrées de PEurope
, de PAfle &c. Pour que la Mer creufe fon
fond & forme des Montagnes, il faut qu’il y
ait du mouvement dans les lieux d’où les matières
s’élèvent, -& dû repos dans ceux où elles
fe dépofent. C’ eft ce qui peut fe faire, & fe
fait dans l’ état aftucl de notre Globe, où des
Continens & des Iflcs, divifant les Mers, pro-;
duifent de grandes agitations de l'eau dans certains
lieux, & la confervent calme en d’autres.
Mais fur Un Globe tel que le fuppofe
d’abord MU Le Catt, où la fnrface de la Mer
6 celle de fon fond font parfaitement régulières;
lé mouvement eft exactement le même tout le
tour de chacun des cercles parallèles au mouvement
de la Lune. Cette Planète auroit donc
pu faire dans toute la durée des fiècles le tour
de la Terre, fans y produire d’àutre effet, que
de promener la vafe dans le feus des eourans
d’Orient en Occident; & tout au plus d’ en rc-
pouffer pci\. à peu vers les Pôles, où l’agitation
des eaux auroit été moindre.
Ainfi ce fyftême eft arrêté dès fon premier
pas: nos Continens ne peuvent même avoir été
formés au fond de la Mer.- Cependant laiflbns
Î’effet fe produire jusqu’à ce que ces Çontinens.