
raies que j’ai eu l’honneur d’expofer à V. M
jusqu’ici. Je n’ajouterai donc qu’une des ob-
fervations de mon frère fur cette fameufe Montagne.
Il avoit particulièrement fuivi le cours de la
terrible Lave qui faillit à engloutir la Ville de
Catane en 1669 , & il étoit monte' jusqu’à fa
fouree , pour examiner deux petites Montagnes
qui fe formèrent alors fur le flanc de VEtna.
On découvre de là une partie de fa bafe, dont
les particularités font très caraoiériitiques. Voici
ce qu’ il dit & du lieu & de ce qu’il remarqua
dans les environs.
„ Les Bouches de la Lave de 1669, font fi-
« tue'es à peu de diitance du village de Nicolofi t
„ vers le Nord-Oueft. Les matières qu’ elles ont
» jcttées dans le tems que la Lave fortoit, ont
,, forme' deux petites Montagnes appellées de
„divers noms ; celui qui m’a paru le plus
„ en ufage efl: Monti-roJJi. Elles ont une bafe
„ commune qui a 4300. pas de circonférence,
„ Je demeurai dix minutes à parvenir au fom-
„ met de l’une des deux, en montant très vite
„ par le côté qui regarde la grande Montagne;
„ j’aurois employé le double de tems , par le
s> pote oppofé.. Elles font placées .l’ une par
„ rapport à l’autre de l’Eft à l’Oueft ; & l’ in-
„ tervalle qu’elles laiifent entr’ elles, renferme
deux bouches profondes, fituées dans la di-
„ reétion du Nord au Sud. On peut defcen-.
„ dre aujourd’hui fans risque jusqu’au bas. Je
le fis & je remontai fur le monticule op-^
„ pofe'. De ce feul endroit je remarquai vingt-
„ quatre petites Montagnes de même nature que
„ celles où j’ e'tois & de même nature que le
„ Volcan lu i-même, éparfes ça & là fur fes
I „ flancs & fur fon vaftepied. Elles font toutes
I „ de figure conique régulière comme l u i , &
I „ comme lui aufli elles ont leur fommet creux
I „ & tronqué. En un mot ces bourgeons ne
„ reifemblent pas mal aux petits polypes qui
„ pouflent autour d’un polype ancien. Ces
„ Monticules doivent leur origine à autant de
I „ bouches à feu , qui fe font ouvertes en di-
I „ verá tems au travers des matières qui for-
I „ ment l’accumulation principale. C’eft par
I „ ces mêmes bouches que font forties les La-
ves , dont tout le pays des environs eiî
I „ couvert. Plufieurs 4e ces Monticules font
I „ cultivés aujourd’hui ainfi. que leurs La-
i1l1) ves
Les caractères diftinitifs des Montagnes vol«