
chez lui, une habitation e'ievée d’environ 210
toifes au-deffus de la Tienne. Hé bien, il ne fut
pas un mois fans / appercevoir que la pendule d'en-
haut avançait. Puis obfervant la différence au
28 Mars, il la trouva de 15 min. 6 feç. pour 75
jours. ,
Toujours .rétif, à caufe de fon foible pour le
Newtonianisme, le Mr. Mercier foupçonne en-
core quelque erreur. Il veut donc répéter les
obfervations avec plus de fo in ,. & à des différences
d’ élévation plus grandes. Il fait con-
itruire à 847 toifes de hauteur au- deflus de fon
habitation, une Cabane très commode & très
bien-décrite; où l’une defes pendules eft portée.
Le 17 Mai 1 7 7 1 , furie fignal donné par un de
fes parens, officier en Piémont, cette pendule, &
celle qui étoit reilée chez lui, font mifes én
mouvement ; & fur un fignal femblable elles
font arrêtées, le 17, Juillet. Toutes les précautions
poffiblcs avoient été prifes; car même
on avoit tenu conftamment de la glace dans l’appartement
d’en bas, pour le maintenir à la -température
de la Cabane. Cependant la pendule
i
d’enhaut avança encore,, relativement à l’autre,
de 21 min» 5 fcc, en 65 jours.
Alors il réfléchit férieufement fur les fyftêmes
des Philofophes, Et confidérant d’abord celui des
forces centrifuges, il n’eft point embarraifé à mon*«
trer qu’H u Y G H E iis & fes partifans étoient
dans l'erreur, en penfant que les corps doivent
perdre de leur poids à proportion qu’ ils fe
meuvent plus rapidement dans différens points
de la furface de la Terre; car en faifant tourner
la Terre par une prelïïon extérieure, il trouve
qu’au contraire, ils doivent gagner du poids
dans ce fens là.
Mais que faire de la Gravitation qu’il aime
tant? de la fameufe loi des quarrés des dijlances,
à laquelle il fe plaifoit de croire d’ après tant
fhommes célèbres ? Il fait des efforts incroyables
pour les conferver. Il imagine je ne fais quels
filons ou rayons de matière, partant du centre
de la Terre, & au bout oppofé desquels il place
fes pendules.- Puis en diminuant la denfité des
plus courts,& augmentant celle des plus longs,
il montre, en prétendant juftifier N e w t o n ,
qu’il ne favoit pas ce que ce grand homme
avoit dit.
Il lui refloit cependant des doutes fu r la validité
de cette explication ; & ne pouvant fe cacher,
dit-il, que ce n’étoit que par la Lune, que
N e w t o n s’ étoit convaincu de fa Théorie, il
vient à fe dire: „ Le grand N e w t o n aura-tri
il mieux y * ce qui fe paffoit dans la Lune *