
gnes primordiales; c’ eft par eux qu’ ont pu
y être produites, ces fentes qui contiennent
aujourd’hui les films; par eux encore a pu être,
ope're'e cette e'tonnante disperfion de pierres
primordiales,-dans nos Plaines & jusques fur
les pentes des Montagnes fecondaires. Mais ces
fecouffes auroient - elles foulevé nos Çontinens,
pour les apporter au-defius de la furface de la
Mer, fans laiffer des traces de l'effroyable Feu
qui auroit produit ces agens terribles?
On repondra peut-être, qu’il fe trouve de
très grands amas de matières volcaniques à la
furface des Çontinens. Ce fdnt-là, dira-t-on,
les foupiraux du Feu. Iviais d’abord, il n’ y a
pas la moindre trace de Feu, dans toutes les
A lp es , dans tout le Jura, dans milles Collines
ou Plaines, qu’ il a fallu pourtant foulever, toutes
de la même manière, pour les porter au-
deffus du niveau de la Mer. Et d’ailleurs,
comment peut-on même concevoir des Montagnes
volcaniques fur cette croûte fouleve'e ? Ce
ne feroit pas fous cette forme que nous y trouverions
les effets du Feu; ce feroit partout, &
par un mélange confus avec d’autres matières.
Les Laves bouillonnantes au fond du fourneau.,
depuis le foulèvement, fe feroient-elles élevées,
auroient-elles été lancées, depuis ce .fond,,vers
la voûte exhauffée, poür monter enfuite par
de longs foupiraux, fe verfer tout au tour, &
former ces cônes volcaniques que nous con-
noisfons? Difons plutôt, .avec la Phyfique &
la Méchanique, que cette multitude de Laves,
qui fe font furmontées les unes les autres jusqu’à
former des Montagnes, & qui fe trouvent
environnées & recouvertes des dépôts de la
Mer, ne fauroient appartenir qu’à un terrein
folide. Ce n’eft que dans un tel terrein, presque
continu, au moins jusqu’à une grande profondeur,
qu’on peut concevoir ces opérations;
Les feux fouterreins, s’y perçant des galeries
par la liquéfaétion des minéraux & des matières
pierreufes, ont pu pouffer des Laves au
dehors; parce qu’ ils avoient pour point d’appui,
le fol même fut lequel ils ôpéroient; &
que leurs efforts s’ exerçoient dans des canaux
étroits, continus, & prolongés dans l’intérieur
des cônes. Ainirces mêmes Volcans éteints,
qui fembloient favorifer l’ hypothèfe, deviennent
une nouvelle preuve, que nos Çontinens
tiennent toujours à la maffe du Globe, de la
même manière, & au même niveau, que lorsqu’
ils étoient le fond de la Mer.
Voilà donc une Caufe, dont la grandeur frappoit
l’imagination; mais qui, par cet examen atten