
L E T T R E XL.
Çomparaifon des Fofliles adventifs marins.
& terre/ires, avec les C o rp s naturels a u x quels
ils f e rapportent, qui conduit à
l'idée d ’un grande Révolution,
P a r i s , le, 22 Mars 1775.
M A D A M E
J lV 4 le voici arrivé à T.uft des points qui montreront
le mieux à V o t r e M a j e s t é , que les
Colleétions de coquilles ne font pas des objets
de pur agrément pour la vue ; 011 que du moins
on peut en faire un ufëge plus important.
Raffembler des corps marins naturels & folfiles,
pour les comparer , examiner leurs reffemblan-
çes & leurs diiFérences, marquer les lacunes
Comparatives dans lçs deux çlafles, eil un objet
aufli intéreffant pour la Théorie de la Terre,
que pour l’Hiftoire naturelle.
Cette connoiffancc comparative n’eft pas encore
portée aufli loin qu’elle pourra l’être dans
la fuite ; car les faits s’accumulent continuellement.
Nous én avons raffemblé mon frère &
moi un bien grand nombre;, cependant ceux
qui fe joignent fréquemment à notre collection,
nous prouvent que nous fommes encore
fort loin d’une çomparaifon générale. Mais les
faitS de ce genre qui font déjà connus, me fuffi-
ront pour conftater quelques autres grands traits
de la Théorie générale de la Tçrfe, que je
vais maintenant avoir l’honneur de développer
à V. M.
Voici les différentes claffes de ces faits.
,j Les Çontinens renferment en prodigieufe
„ abondance des corps, qui certainement font
„ marins, Sc que cependant on ne trouve jus-
„ qu’ ici dans aucune Mer.
„ Us renferment aufli en prodigieufe abon-
„ dance, des corps qui ont certainement la mê-
„ me origine ; quoique l’on trouve à peine de
„ tems en tems dans les Mers quelque corps
„ du même genre; Se qu’on n’en ait point en-
„ core trouvé de la plupart des efpèCes.
„ Les Mers renferment un très grand nom-
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