
nombre que les efpèces naturelles connues; &
celles qui le font nous viennent les uns des
Mers du Nord, & d’ autres des grandes Indes.
Que d’efpèces encore d’Huitres,. de Peignes,
tfOurJins, de Madrépores, dont nos Montagnes
fourmillent, & dont les analogues vivans, ne
nous viennent que de fort loin !
C’ eft une circ.onftance auifi bien intéreffantc
à confide'rer, que celle de la grandeur de certains
coquillages fojfiles, comparés aux coquilr
lages vivans qui leur font analogues. Cette disparité
e'tonne dans certaines efpèces. Nous
avons trouvé par exemple au bord du Rhône à
quelques lieues de Geneve, un Nautile d’un
pied & demi de diamètre. Nous avons auiïï
des huitres des peignes, qui furpalfent de
beaucoup en grandeur tous les coquillages
yivans de ce genre qui font connus aujourd’hui.
Qn voit encore bien rarement parr
mi ceu x -c i des cornets auifi grands, que ceux
dont on trouve une grande quantité dans
quelques collines dlitalie ; & ces grands cor-
nets naturel? nous arrivent des Indes. Entre
les coquillages foffiles de la Champagne, re-.
nommée pour la quantité & la variété de ceux
qui s’v trouvent, on diftingue particulièrement
une Y is d’qne grandeur qui excède tout ce
que nous connoiiïbns dans ce genre parmi les
coquillages naturels. J’ai trouvé auffi entre
Jiières & Marfcille des monftres de fungites ou
champignons de Mer. Ayant mis pied à terre,
pour examiner quelques rochers finguliers qui
fe trouvoient fur ma route; je remarquai un
gros bourrelet qui fe montrait au dehors. Je
le détachai; c’ étoit un fragment de ces fungites,
& il a cependant vingt pouces de long fur
quinze pouces de circonférence à fa partie la
plus évafée. Ce monftreueux fojfile s’ écarte
beaucoup de tous les analogues naturels connus;
&; ce n’eft pas une exception; car j’ei|
trouvai plufieurs autres fragmens.
Enfin les différences des fojfiles adventifs des
efpèces terrejlres, avec leurs analogues vivans;
principalement quant aux lieux où ils fe trouvent,
ne frapperont pas moins Y. M. ou plutôt,
elles l’ont fans doute déjà frappée, fur ce
que j’ai eu l’ honneur de L u t en dire à d’autres
oeçafions. Ces fougères américaines qui, avec
bien d’autres plantes • inconnues en Europe ,
fe trouvent néantmoins renfermées dans nos
Mines de Charbon. Cet Tvoire fojfile, ces
dents molaires àd.Elephans, trouvées en tant
d’endroits du Nord de l’Europe : cette mâchoire
de Tigre qu de Lion des çarrières de Mont*
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