
quelques égards cette réponfe n’ eft pas fuffifante.
Comment furtout ne connoitrions-nous point
de cornes tfammon? Je dis point, car des cornes
{Pammon de demi ligne de diamètre ou de quelques
lignes, telles que font celles que l’oncon-
noît parmi les coquilles naturelles, n’ont rien de
commun avec nos foJJiles de cette efpèce, dont
le diamètre eft quelquefois de plufieurs pieds.
Ceci nous ramène à l’hiftoire de la Terre.
Nous ne conclurons point que tout ce que nous
connoiflbns d’analogie entre la plupart des fos-
Jîles & des corps naturels, foit détruit, à caufe
de quelques lacunes : quand d’ailleurs l’analogie
générale prouve, que ce font des corps de même
genre, & que la coquille fojjile qui manque
d’analogue naturelle, eft aufli bien une coquilie
marine, que celle dont l’analogue eft trouvée
fans la moindre ombre de dilparité. Mais nous
chercherons f i , dan6 la caufe qui a occafionné le
déplacement de tous les corps marins folïïles, il
n’y auroit point quelque circonftance qui pût
expliquer ces lacunes. La matière eft enfin
éclaircie autant que j’ en fuis capable. Le nombre
des fyftêmes qu’ elle a fait imaginer, eri contribuant
à l ’éclairer parla comparaifon que j’en
ai faite avec les phénomènes, a montré à V,
M. combien ce fujet a toujours paru important
aux Philofophes, & quelles en font les difficultés.
J’ ai cru pouvoir les vaincre eh plus grande
partie : & c’eft ce qui m’a fait prendre la liberté
de fixer fi longtems l’attention de V. M.
fur cet objet. Je paflerois donc des a prefent a
l’expofition de mon propre fyftême, s’ il me
reftoit aflez de loifir pour* cela avant le voyage
que je vais entreprendre. Mais ce voyage meme
pourra Contribüer à notre provifion de Faits Ça) :
& devant m’ expliquer fur une caufe cherchée
depuis fi longtems par les Naturaüftes, je ne
faurois trop étudier le grand Livre dans lequel
je crois l’avoir lue.
( a ) Au lieu d'un feul voyage , j ’en ai fait quatre,dans
Içs deux année* fuivantes, qui font le fujet des IIIe.
IV e. Volumes , & de la plus grande partie du V e. j &
j ’ofe dire qu’ils ont confldérablement augmenté la provifion
des faits cosmôlogiques, & avec elle la probabilité
du fyftême que j ’étois prêt à ex^oier ici avant que de
les connoltre.
F IN de la VIe. P a r t i e i f du T O M E II.