
ginaires de la Mer, s’ en trouvent [k préfent fi
loin.
La différence des âges des coquilles n’ eft pas
une circonftance moins frappante. Dans les
amas que forme la Mer, on les trouve ordinairement
de tout âge, c’eft-à-dire, de'toute .grandeur
dans les mêmes efpèces, depuis les plus
petites, qu’ il faut presque chercher à la loupe,
jusqu’ à celles qui donnent des marques de décrépitude.
11 en eft de même parmi les fojftlesï & Pre'-
cifément de même ; c’ eft-à-dire, que f i, dans les
coquillages marins, les petites coquilles d'une efpè-
ce diffèrent des grandes,par quelque différence
dans leur forme aufli bien que par la grandeur;
les fojjlles montrent ces mêmes différences. Et
dans la terre encore, tout comme dans la Mer,
les petit ©s coquilles & les fragmens, font partie
de la matière qui remplit les grandes coquilles &
qui garnit leurs intervales.
Il y a des coquilles qui s’arrangent par group-
pes dans la Mer; telles que les huîtres & les
balanus ou glands de Mer ; & qui ne s’ attachent
pas feulement les unes aux autres dans la même
efpèce, mais à des coquilles d'autres efpèces,
& en général à tous les corps qu'elles rencontrent.
On trouve de tous ces grouppes là, & tout
aufli variés, parmi les fojjlles. Il y a des bancs
entiers d’huitres par grouppes ; fouvent chargées
de baknus', & l’on trouve les uns & les autr,es
de ces coquillages parafites, attachés fur tout«?
forte d’autres corps marins foifiles-
Une certaine huifre, nommée pelure d? oignon,
parcequ’elle lui reffemble beaucoup, a la propriété
de fe canneler en grandiffant, fi fon bqrd
eft appliqué à une furface inégale; de la même
manière qu’un ouvrier en plâtre fait des moulures
avec un morceau de bois découpé. Mon
frère a apporté d’Angleterre à Genève plufieurs
de ces huilres, qui, attachées fur des peignes, ont
pris parfaitement les cannelures de cette com
qville. Voilà fans doute une circonftance bien
fingulière; & f i les fojjlles l’ imitent, çllç augmentera
presque infiniment la probabilité que ces
fojjlles là font des cerps marins\
Tandis que mon frère étoit en Angleterre, je
voyageois en Piémont. Revenus l’un & l’ autre
à Genève, nous nous montrâmes nos trouvailles
; & j’apportois précifément un peigne fofîile,
fur lequel eft une huitre pelure d’oignon, tout
aufli bien cannelée que celles que mon frère
avoit ramaffées au bord de la Mer en Devonr
fhire. Et fur ce même peigne foflile, fe trou*’
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