
,, il n’ y a plus rien de mol; que tout eft durci,
„ mais divifé en morceaux, dont quelques urts
„ mémé tombent en poulfière, par l’aétion des
„ vapeurs falines & fuiphureufes qui les pénè-
„ trent inceifamment ; & ils cèdent toujours
„ aife'ment à l’impulfion de la partie qui a en-
„ core un peu de moleffe; parce que l’effort
„ vient de l’intérieur. Ces fragmens entaifés,qui
,, compofent une Lave àfon extrémité' antérieure,
,, poulfés par ceux qui arrivent au deflous ,s ’ébou-
„ lent de moment en moment,foit au devant,
,, foit par les côtés ; & c’eft ainfi que la Lave
„ gàgne tcrrein, avec un bruit parfaitement
„ femblable à celui que font des briques qui
„ tombent les unes fur les autres. Les frag-
„ mens durcis, portés parla Lave encore molle,
„rendent le même fon,quand ils fe heurtent
„ par quelque inégalité dans leur mouvement.
„ Le Père Dellti Torre, Auteur d’une Hijloire
„ naturelle du Véfuve, imprimée à Naples en
„ 1755, ne regarde pas ces morceaux déta-
„ che's, comme des portions de la Lave qui
„ les entraîne. Il croit que ce font des pier-
„ res naturelles, ou des parties d'anciennes
„ Laves, que la nouvelle ramaffe fur fon che^
„ min. Voici ce qu’il dit, parlant d'une Lave
„ qu’ il «voit obfervée en 17511 Elle était au-
„ dejpus, toute couverte de pierres de diverfes
„ grandeurs: les unes naturellement de couleur
„ blanche ou obfcure \ 'les autres calcinées ; quelques
„ unes cuites, telles que des briques qui fer oient
„ rejlées longtems dans le four ; & plujïeurs fem-
„ blables à des fçories de Fer de différentes pe-
„ fauteurs. I l y avait de plus, une, quantité,de
„ fable réuni à ces pierres, en général de cou-
„ leur (bataigne & cendrée. On peut conclure
„ d e la diverjîtê des matières dont la Lave itoit
„ couverte, qu’elle en ramaffoit la plus grande
„ partie fu r fon chemin; peut-être même dès fon
„ origine, où le Torrent n’était pas f i relevé que
„dans le refle de fon cours, Çependant le feu
„ ne paroiffoit pas vifiblement à la fuperfiçie.
„ Sans avoir recours à ce que j’ai vu ; ( c’eft-
„ à -d ir e , que ces pierres & ce fable font réel-
„ lementd,es portions de la Lave qui les trans-
„ porte, & non des matières qu’elle ramaffe.
„d an s fon cours) le Ample raifonnement fulflt,
„ La Lave, dans l’ état de fonte, n’eft pas
,, aflez fluide pour donner paflage aux corps
„ plus légers qu’elle, qui viendraient à en être
„ couverts; ni pour paifer par deflous & les
„.foulever ainü à fa furface. Il fe détache
j ,,. fouvent des rameaux à l’origine de la Lave
„ dont la partie antérieure fe conferve mollQ