
„ féparés & presque fans liaifon ; ils fe bri-
,, fent facilement quand on les frappe, & res-
3, femblent aux braifes éteintes de la forge
„ d’un Maréchal; je l'ai fouvent remarqué avec
,, furprife ” .
Il eft peu de conjecture qui aît été plus
complettement confirmée par l’obfervation, que
celle que fit alors mon Frère fur la nature des
Isles éloignées des Côtes. Il faudroit un volume
pour rafiembler tout ce que les voyageurs
ont publié depuis lors fur cet objet. Dès que les
Marins ont été inftruits fur la nature des
Volcans , toutes ces Isles ont été reconnues
pour leur appartenir. Les régions polaires antarctiques
en particulier, en font toutes parfe-
mées; là nous avons eu des Obfervateurs fur
le témoignage desquels on peut compter. Tout
eft plein de traces de Volcans dans les réla-
tions que nous donnent de ces Isles, ces Navigateurs
& Naturaliftes célèbres, Meifrs.
C o o c k , B o u g a i n v i l l e , B a n k s , So-
l a n d e r , F o r s t e r ; & certaines Isles même
, qui d’abord n’avoient été attribuées qu’aux
infeCtes marins, ne font que des Isles Volca-
niques incruftées de Madrépores, On y trouve
plufieurs petites élévations, quelquefois une feule
au centre; & ces élévations, nommées Mon-
drains, font les fommets des Volcans.
Les ouvrages des infeCtes marins font ordi-
dinairement le fol bas de ces Isles; fol qui fe
trouve de plufieurs pieds audeflus du plus haut
niveau de la Mer, & qui par conféquerit fem-
ble indiquet que ce niveau n’eft plus auflï
élevé qu’autrefois. Cependant, pour fe décid
a cette apparence, il faudroit faŸoir fl
les inieCtes qui forment les Madrépores , ne
peuvent pas travailler jusqu’à une certaine
hauteur au defiits de la furface de l’eau; étant
loges dans ces maflès fpongiéufes, où l'eaù
peut s’élever comme dans les plantes; Il faUï
droit favoir encore ; fi la baie volcanique fur
laquelle ces animaux ont bâti , n’à point pu
être foulevée de quelques pieds par des fecous-
fes. Mais enfin, fi le niveau de la Mer a réellement
changé de la petite quantité, que ces
jMadrépores indiquent; ce peut être l’effet de
quelque déplacement dans les Pôles de la Terre;
Car fous ces parallèles , de petits changemens
(dans VAxe, peuvent être fenfibles fur le niveau
de la Mer. C’eft-là un objet fur lequel les
jgrands progrès que font aujourd’hui l’Aftrono-.
ffnie & la Géographie lointaine , ne tarderont
bas à nous éclairer.
I Je terminerai cette Lettre pàr une réflexion1
für la conjecture de mon Frère ; qui dès le
F f -a