
bonheur général, fur la furface de ce Globe fi
fouvent encore teinte de fang.
Je crois yoir indubitablement que tout con-
qourt à cette amélioration de notre Efpèce ; je
jouis même dès à prefent du plaifir de la contempler
dans l’ avenir : & entre les caufes dont
slle procédera, les Montagnes ne feront peut-être
pas les moins efficaces. Le bon air dont elles font
jouir les hommes, qui s’y multiplieront de plus
çn plus, la vie adtive & fimple qu’ elles exigent,
la pureté des moeurs qu’ elles entretiennent,
feront des fources de bien pour l’Humanité entière.
Les hommes veulent être heureux:
ils fiont étudier là les caufes du bonheur,
quand ils fendront profondément qu’ il les fuit.
Ces bonnes races encore, en fe multipliant, renouvelleront
le fang dans ces lieux ftagnans de
la Plaine, où il fe corrompt par tant de caufes.
Pnilfent ces monftrueufes accumulations, fi
fatales à l’Humanité, perdre enfin leur terrible
qttraétion! On ne peut s’empêcher quelquefois
de joindre ainfi fes voeux, à l’étude
de l’Univers, quoiqu'on foit convaincu qu’ il eft
dirigé par une I n t e l l i g e n c e S u p r ê m e ,
Mais cette perfuafion réprime les excès de
notre principe a itif, & l’on vient bientôt à fe
dire ; „ fi cette révolution eft néceffaire au
' j bonheur de l’Homme, elle arrivera Je me
tranquillise donc fur l’ effet final des trop grandes
Villes, & fur tant d’autres maux aétuels
de l’Humanité; certain qu’ il en réfultera de»
biens pour l’avenir, quoique je ne les voye pas
clairement. 1
Mais ce qui me femble déjà très probable
par la pente naturelle des chofes, c’ eft que
tant de merveilles accumulées dans la Nature,
tant de fyftêmes trouvés fuçceifivemcnt chimériques
par l’expérience, tant de décomptes
fur le bonheur, montreront enfin à tous les
hommes, le feul fyftême qui puiffe convenir à
leur b ien-être, même dès cette vie; celui qui
a pour bafç un D 1 E u créateur, confervateur,
rémunérateur.
Çe fera donc leur propre bien, qui déterminera
enfin les hommes à fe ranger d’ un commun
accord fous la Théocratie, comme fous
le Gouvernement le plus impartial, le plus
immédiatement dirigé plus grand bien de
tous. L ’Homme, je le répète, veut toujours
fon bien-, mais il aime à disputer. Il faudra
donc la maffe accumulée des heureux effets du
Gouvernement ùe la providence, pour vaincre
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