
|?le à notre discufïion ; nous fonjmes d’accord
fur les Faits.
Pour ramener cet examen à des termes généraux
, je ne fuivrai pas Lazzaro Moro dans tous
.
fes détails; & je réduirai fon fyftême à deux
feules parties diftinétes : la formation des Couches
qui renferment des corps étrangers ; & la
fortie du fein des eaux, tant de ces Couches,
que de toute efpèce de Montagne-, de nos
Continent en un mot. Je commencerai donc
ici par la première, de ces parties,
M o r o fe figure la formation des Couches à
coquillages de deux manières différentes. L ’une
a pour objet les Couches molles , comme les
fables, les marnes &c. L ’ autre regarde lesCou-
çhes pierreufes.
A l’ égard des premières il imagine, que dès
que les Montagnes primitives -furent à fe ç , elles
lancèrent de toute part des ppufïières de diver-
fes efpèces; & fi loin, que le fond de la Mer
en fut couvert dans la plus grande partie de
fon étendue. A ce fujet, il rapporte, avec une
confiance peu réfléchie , certaines defcriptions
poétiques d’ éruptions, où les cendres volent du
Véfuve jufqu’en Afrique; où toute l’Europe même
eji obfcurcie par les explofions de ce Volcan.
Mais voyons à quoi fe réduifent en effet, §5
:
peuvent même fe réduire , ces ptuies & ces
grêles.
Je tirerai d’abord des obfervations de mon
Frère ce qui tient aux Faits. „ Dès qu’on eft,
„ d it - il, à quelque diftance des Bouches de
„ l’Etna ; les Cendres que l’on rencontre ne
„ font plus que la matière la plus menues ; &
„ enfin à Catane feulement, ce n’ eft plus que
„ d e la pouJJière, Il eft vrai qu’ il tomba de
„ cette pouJfière, à MeJJine & jusqu’en Calabre
„ en l’année 1755; mais ce fut par un très grand
„ vent. Et ce n’ eft en effet que par un grand
„ v e n t , & à caufe de la grande hauteur de
„ l’ Etna, que la pouJJière même la plus fine
„ peut-être tranfportée à cette diftance ; &
„ quand elle y parvient, c’eft tout au plus en
„ quantité fuffifantp pour être apperçue, ja-
„ mais pour y faire des couches d’ une pouce
„ d’épaiffeur feulement
Sur ce point les obfervations ne devroient
pas même être néceffaires; car cè n’eft pas ia
force de Fexplofion que nous avons à confi-
dérer : les bouches des Volcans ne font pas braquées
comme celles des mortiers, pour que
nous foyons obligés d’avoir égard à la force de
l’ impulfon. Par cette force, les matières qu’ils
lancent tendent toujours à s’élever dans une,