
partout; & même ils ne le tentent pas. Ils ne leur
oppofent des digues, que.là où le terrein eft
pre'cieux poùr leur culture ou pour leur? chemins
; & ces digues même ne fuffifent pas toujours
; fouvent les de'bordemens les emportent»
& avec elles une partie des terreins qu’elles
Revoient conferver. Mais cela n’arrive, que
parce que l’homme veut jouir auffitôt qu’ il lui
eft poflible. Les riches ont toutes les jouïffan-
çes commodes & fans danger; les pauvres font
réduits aux efforts pour leur fubfiftance ; & tous
peux qui ont du courage & de l’honneur, aiment
mieux lutter çontre les Rochers & les
Torrensi, qu’éprouver la morgue de quelques
uns de leurs femblables. Ce font eux dono,
qui, calculant fans y fonger, que dix ans de
jjouïffance, valent bien les peines d’une année
pour réparer les dégâts des inondations, accélèrent
la conquête des Montagnes, en faveur
dé l’Humanité entière. Sic voS'J non vobisl....
V. M. me paffera fûrement ce latin; l’hiftoire
en eft affez intéreffante pour qu’Elle ait eu oc-
çafion de la connoître.
Ain f i vous, & non pas pour vous, difoit
V i r g u l e avant d’ê,tre en état de défendre fon
propre mérite; Ain f i vous, & non pas pour
vous, Abeilles, vous faites du tneil; Boeufs, vous,
labourez la terre ; Oifcaux, vous faites des nids s
Brebis, vous portez de la laine. . ., „ Monta-
„ gnards” , ajouterai-je, „v o u s défrichez les
„ Rochers. N ’en rendez pas de travail trop fa-
„ cile , car vous n’y feriez bientôt que., des
„ mercénaires. Vous feuls encore, ne craignez
„ pas les ravages des Torrens. Vous n’y op-
„ pofez pas l’ or ;, ce n’eft pas de l’or que vous
„ en attendez; vousfne pofez donc point l'a-
,, vance & le produit à la balance, f a vie acti-
„ ve vous rend vigoureux &fains; vous en jouis-
„ fez plus que beaucoup de ceux qui vous mépri-
,, fent; le terrein que vous fauvez des inondations
„ fert à ^entretenir; il n’en faut pas davantage
•„ pour vous encourager vous rendre heureux.
„ Vous ferez repouffez encore cent fo is , avant
•„ d’ être pofleiîeurs.paifibles; mais - c’ eft là yo-
„ tre règne. Je fuis presque fâché d’avoir à
„ v o u s dire, que ees-travaux qui vous livrent
„ l e s Montagnes, nç feront néçeffairçs qu’ up
„ tems.”
Les dégâts, des R.i%)ières en çffet ne peuvent
avoir qu’ un tems. Ce font les obftaclcs q u ’ e lles
rencontrent, qui lies rendent terribles., Mais
les terreins efearpés. contre lesquels elles fe
jettent, s’éboulent peu à peu dans leur lit.
Par là elles s’extravafent, chariant au loin to.qt
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