
tuer à la pêrfuafion de ceux qui croyent d’ailleurs
aux caufes finales \ mais que je n’ai point
allégué comme preuve. Je n’ ai pas oublie' que
l’objet au fond, n’étoit qu'une queftion d’ Hi-
ltoire naturelle; & j’ y reviens maintenant,
pour lui appliquer les principes & les vérités
de fait qui réfultent de notre examen phy-
iique.
Suivant le fyftême que j’examine; „ nos
„ Montagnes dévoient être détruites par les
„ e a u x ; nos Continens eux-mêmes dévoient
„ disparoître après elles; de nouveaux Conti-
„ nens devoient fe former de leurs débris ;
c’ étoit ainfi que les Continens aétuels
„ devroient avoir été fabriqués des matériaux
„ provenans de Continens anciens Mais
j ’ ai montre a V. M. ; que des Montagnes, &
en général des Continens qui exiftent une fois,
ne fauroient être détruits par les caufes indi.
quées; que des Montagnes formées fous les
eaux de la Mer par les dépôts des Fleuves, y
refteroient toute Y Eternité, fi quelque caufe
nouvelle ne venoit les mettre à fec ; caufe qui
n’ eft pas ¡indiquée dans le fyftême. 11 réfulte
de là certainement, que ce n’eft pas par les
caufes indiquées que nous avons des Coritinens
qui portent des marques évidentes d?avoir été fous
Us eaux de la Mer. ■ C’é to it là cependant lé
P h é n o m è n e fondamental que Ce fyftêmé.
devoit & vouloit expliquer.
Je n’ajouterai, à cela que l’indication feulé
de deux autres phénomènes particuliers qui
s’oppofent encore à ce fyftême. Le premier
eft, qu’ il y a beaucoup de Montagnes qui né
portent aucune marque d’avoir été formée pai
des dépôts dans la Mer. , Le fécond/que plu-
fieurs côtes a&uélles dé la Mer renferment des
corps marins foifiles, qui font aujourd’hui inconnus
dans les Mers, ou qui ne fe trouvent
que dans des Mers fort éloignées. Ces deux
faits montrent certainement que nos Continens
ne font pas fortis, &c ne* continuent pas à for-
tir du fein de la Mer par une marche lente.
Mais je ne m’arrêterai pas maintenant à ces
objets ; me propofant de les traiter à l’occa-
fion d'autres fyftêmes qui fe fondent fur des
caufes fuppofées de changement dans le niveau
de la Mer ; ce qui en effet pourroit mettre à
fec des Montagnes ,* & qui oblige par confé-
quent à examiner la Nature de celles qui exiftent
, pour favoir fi elles font ièmblables à
celles qui réfulteroient de la fuppqfition. Ceft