
ront rarement horizontaux, &c jamais fûrement
ils ne feront inclinés du côte' oppofé. Plus il
y aura de lenteur dans l’opération, moins la
furface découverte pourra renfermer des montagnes,
quand même il y en auroit eu dans
le fein de la Mer , parceque fucceffivement
elles auront été effacées fur les bords. Ces
talus feront d’une composition très caractéristique:
ils contiendront tout ce que la Mer roule
iùr les bords; gravier, fable, corps marins &
corps terreftres de tout genre : ceux-ci n'y 'feront
guère moins-nombreux que les autres, &
ils feront tous femblablés à ceux'que les côtes
les plus voifines produifent encore ou fi des
changemens, néceflairement bien lents, dans le
climat ou dans d’autres circonitances, changent
les efpèees du genre animal & du genre
végétal, on en appercevra les nuances. Enfin,
fi la Terre eit depuis longtemps habitée par
l’Homme; lès ouvrages1 de la Nature ne feront
pas les feuls enfevelis dans ces talus, il devra
s’y trouver aufli des ouvrages de l’Art.
Ici encore Telliamed m’étonne^ Perfonne
n’avoit fi bien vu ce qu’il falloit prouver. C’eft
grand dommage qu’il fût fi foible dans Pobfer-
vation & dans les principes phyfiques. Je ne
ferois que répéter ces conféquences. néceflaircs
de tout changement lent du niveau ou du lit
de la « Mer , fi je copiois ici ce qu’i l . prétend
avoir été obfervé par fon aycul Ç a ') ’, je me
bornerai donc aux points les plus remarqua*'
bleS. ~
La tâche que Mr. p s M a i l l e t fe don,
ne, & qu’il devoir en effet fet donner ; eft de
prouver que la furface de nos terreins montre -
partout qu’ils ont été fucceifivement des côtes.
Après s’y être engagé fous- l’allégorie des lieux
qui epvironnoient I3 demeure du Philofophe
Indien, il vient avec la plus grande affurance
aux preuves qu’ on peut vérifier. „ Il ne yoyoit
„ r ie n , dit Telliamed de fon ayeul ( 6 ) , dans
„ l’ extérieur de.s terreins, qui ne lui apprît
„ l a même vérité. Les marques des attaques
„ que la Mer leur avait livrées dans fa fureur
I „ après les avoir formes, gravées profondement
„ e n cent endroits escarpés des Montagnes;
I „ des amphithéâtres travaillés par elle degré à
| „ degré fur leur penchant, félon ceux de fa
‘ „diminution, qui par là s’y yoyoit tracée ;
| „ des coraux qu’elle y avoit laijjé attachés,
„ après leur avoir donné naiffançe, &ç les avoir