
^ 8 H I S T O I R E V. Partie.
*
plus habiles Horlogers de Genève deux excellentes
pendules , e'proüve'es affez longtems pour
s’ apurer qu’ elles avoient des marGhes aùfli parfaitement
égales qu’ il fût poffible, même dans
Je? variations de la phaleur, parcë que leurs
pendilles e'toient compofôs pour cet effet. 11
les prit d’abord fur la parole de l’Aftifte J mais
Cinq mois d’expérience qu’ il fit lui-même, Vas-
furèrent qu’ il ne lui en avoit pas impofp.
Muni de ces inftrumens, il fit conftruire une
Cabane très commode presqu’au fommet d’une
ï^ontagnë voifine de Sarnoens, & élevée de
1085 toifes aû-defluS d’ un terfein où il'gvoit
pne Ferme. Ce furent les lieux choifis polir
les obfervations. Il rend compte avec beaucoup
d® détail de toutes les précautions qu’ il prit,
foff pour que lës pendules, quoique rendues
infenfibles aux effets des différences de chaleur
par leur conftruétion, fuffent tenues conftam-
ipent dans la même température; foit pour
qu’ elles fuffent mifes en mouvement au commencement
des obfervations, êç arrêtées à la
fin, dans les mêmes inftants. Tout celafûre-
ment étoit très bien imaginé & fait l’ éloge de . 1 * -
Vlnventeur. Qn lui tient compte auïfi des difficultés
incroyables, que la grande élévation & les
pfigçs qppqfoipnt aijx fréquentes allées & venues,
& au tranfport de tout ce qui étoit
néceffaire. Un Mr. Andrier fe chargea d’obfer-
ver dans la Cabane, Jean Coultaud à la Ferme,
& le frère de celui-ci donna les fignauX au
commencement & à la fin des obfervations.
L’ expérience dura du 1er. de Juillet au 1er. de
Septembre 1767» Jean Coultaud , de retour chez
lui avec fon frère, y attendoit avec impatience
l’obfervateur hermite, qui n’arriva que le lendemain
à une heure après midi. A fon arrivée
on compara les notes.. . | Quelle furprife !
La pendule du fommet, qui devoit avoir retardé
relativement k celle de la Ferme, avoit
avancé au contraire de a7 min. 20 fec, pendant
ces deux mois.
Jean Coultaud étoit trop bon Newtonien,
pour céder fi vite. Il fufpeéta l’exactitude de
fon ami; il conferva même ce doute pendant
dix mois, malgré les ricanemens de Mr. An->
drier, qui favoit bien qu’ il n’ y avoit pas de fa.
faute. Il compara de nouveau pendant tout
ce tems-là fes pendules, qui foutinrent parfaitement
l’ examen.
L ’Eté fuivant, elles furent reportées à la Ferme
& à la Cabane. Mais Jean Coultaud, qui favoit
qu’il n’eft meilleur ami ni parent que foi - même,
& après foi les fiens, alla fe confiner lui-mêmô