
„ L e nombre des fiècles, continue - t - il,
„ &c la ihefure de la diminution de la Mer fe
„ connoiflcnt fur les rochers ; au moins peut
„ .on , y diftinguer les Millénaires d’années, par
„ lés différentes 'nuances qui font marquées du
„ haut en bas, de ces Montagnes & fur les co-
„ quillages que la Mer y a attachés. ” Toujours
des coquillages attachés ! Cette expreiïïon n’eft
pas une négligence; car c’ eft une çonféquence
de fon fyftème, & il abefoin de la faire adopter*,
ainfi j’y reviendrai.
„ Avez vous jamais conftdéré ce haut ro-
„ cher qui forme un cap en fortant du port de
„ la douta pour aller à Marfeille, cette forme
de bec d’aigle qui en porte auffi le nom, fi
„ elevé au-deffus de la furface de la Mer,
,, qu’ en nul tehis les vagues ne peuvent arriver
„ à beaucoup prè3 à la moitié de fa hauteur.
„ Toute la ■ croûte de ce rocher eft un
„ compofé égal de coquillages, qu’elle y a at-
„ tachés dans des tems différens qu’elle a battu
„ depuis fon fommet jusqu’à l’endroit oü elle
„ eft aujourdhui bornée. Quoique la différence
„ de nuances que vous obfervez ajourdhui fur
„ la côte de Genes ne foit pas auffi marquée
„ fur ce rocher, ni l’impreffion des vagues auffi
„ fenfible, parocqu’il eft eompofé de lits, plus
„ égaux
)} égaux en dureté que les montagnes de la L i-
¡rurie, elles ne laifient py v * pas de s’y reconnoî-
H tre. ” Voilà un des faits les plus féduifans au
premier coup d’oeil, & qui femble prêter de te
force à tout le refte; cependant ce n’eft qu’une
illufion. Je n’ ai pas vu ce rocher de la doutai
mais j’en ai vu vingt autres femblables ;■ & il
n’y a que le mot de Croûte qui donne la un air
de preuve en fa faveur, mot dont il détruit cependant
tout l’eflet lui-même, en difant que
le rocher eft compofé de lits. Si les Montagnes
qui bordent la Mér, étoient en effet incrujlêes
de coquillages dans toute leur furface extérieure,
comme il les repréfente, ce ferait unfigne
J que la Mer s’eft peu à peu abaiffée à leur pied.
Mais des montagnes compofées de lits rem-
J plis de coquillages, font des montagnes for-
■ mées fous les, eaux de la Mer; & non fur les
| bu rds. Qu’ elles foient fur les côces, ou bien
■I avant dans les terrés, elles font de même natu-
I re. C’eft en un mot le phénomène a expliquer;
il faut favoir comment la Mer les a découvertes.
Il introduit encore avec beaucoup d’appareil,
[ une autre preuve que j’ai été bien à portée d’approfondir.
„ L e s e n v i r o n s de la Ville d’Hières,
t, dit-il, foürniffènt autant qu’ aucun autre lié«'
Tome II. V- Partie. T