
plus puiffante; telle par exemple que celles des
tremblemens de terre, à laquelle je viendrai en
parlant des Volcans. Mais toutes les maflès
qui pouvoient être roulées par lés eaux, font
été en effet; leurs angles font abattus, & léur
furface eft frottée & arrondie, comme celle .des
pierres que roulent les Torrens.
Mais n’e ft-c e point à des change mens, de lit
des Rivières, ou a des éCoulemens d’eaux renfermées
dans l’ intérieur des Montagnes, pôfté-
rieurs à la formation de nos Continens > qu’ eft
due la disperfion de ces pierres?. Sans doute
que ces caufes ont beaucoup opéré au commencement
de l’ état aétuel de la Terre; & j’y
teviendrai-même pour expliquer quelques phénomènes.
Mais il eft des effets diftindts qu’on
ne peut attribuer qu’ à la Mer même, comme
foulant dans fon fein des matières -primordiales
tandis qu’elle étoit fur nos Continens; & je
m’ y bornerai ic i , pour ne pas anticiper fur
d’ autres objets.»
Le premier de ces effets n’eft pas rare ; ce
font des galets de pierres primordiales, raffem-
blés par couches dans des Montagnes & des
Collines fecondaires, & mêlés de còrpi marins-
Je eonnois Une, Montagne de ce genre , qui
peut être comprife dans les Bornant dei Alpes j.
elle eft en Sauoycprès du territoire de Genève, &
fe nomme Voirons. Sa matière eft une Brèche,
compofée de pierres primordiales, parmi lesquelles
mon, frère a trouvé des madrépores. J’ai vu
auifi plufieurs Collines en Piémont & ailleurs,
qui, avec ces mêmes galets, renfermoient quantité
de corps marins, comme fungites, coreaux,
coquilles, dents de poijjons , foit en amas ians
liaifon, foit en Brèches; c’e ft-à -d ire que le
gravier & les corps marins, liés ensemble par
un fable durci, formoient une nouvelle efpècp
de pierre. J’^i remarqué aufli quelquefois, que
dans ces Collines gravéleufes, les corps marins
paroiffoient avoir été roulés comme les pierres
elles»- mêmes ; que les coquilles par exemple
avoient perdu leur vernis & leurs parties fail-
lantes, comme celles qu’on trouve mortes fur
1 les fonds graveleux de Mer.
' Cependant ce phénomène n’ eft pas abfolu-
ment décifif; on pourrait encore l’attribuer, à
des opérations des eaux continentales. Il y
a des corps marins foffiles en tant d’endroits &
que ces eaux pourroient bien en avoir ramaflë
dans leur chemin, en transportant le moellon des
Montagnes primordiales, & avoir formé aipü
des amas de coquilles & de gravier.
Il faudroit de longues descriptions des lieux