
en charient de haut en bas, font également
des caufes mouvantes; & l’ on peut au moins
les confidérer pendant quelque tems fous cette
relation.
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Rien ne defcend du fommet des Montagnes
pour s’ enfuir, que les hommes ne le guettent
au pairage, & ne le tournent à,leur ufage s’ il
leur convient: 8c presque tout leur convient
lorsqu’il eft arrivé à leur portée. Les Torrens
même, tout furieux qu’ ils font dans les moyen
s où ils pillent les Montagnes, n’agifient
pas en toute liberté & fans utilité pour l’hom-
me. On les faigne, on les divife, & on leur
fait répandre fur les prairies le limon qu’ ils
auraient entraîné plus loin fans cette précaution.
C’eft dans les lits des Torrens, que les
habitans du pied des Montagnes qui font à
leur portée vont chercher la pierre à bâtir,
Montagnes, avec un de nos compatriotes qui s'avance
à gr nds pas dans les connoififances Pfiyfiques (M {Mare
WiBtet, grand amateur des Montagnes, & qui a confirait
lui - même un Baromètre femblable au mien pour
l ’y obfe e r ils mefurèrent baroiaètriquénisnt la hauteur
du bec d'Ocbe, fommité inacceffible à tout autre
qu’à de vrais Montagnards, & ils la trouvèrent de 5646
pieds au deiius du Lac,
à faire la chaux, à clorre leurs poifeifions, à
conftraire les ponts fur les Rivières, à fabriquer
ces aqueducs par lesquels ils diftribuent
les eaux; en un' mot à tous les ufages pour
lesquels d’ autres Peuplés ont befûih de la brique.
Ces vigoureux voituriérs dëpoiênt quelquefois
leur charge avec fracas ; mais c’eft l’ affaire
de peu de tems, & ils en épargnent
beaucoup à ceux qu’ ils fervent, en l’apportant
fi près de leur demeure. Toutes ces pierres
jenfuite fe décompofent à l’a ir , comme les rochers
d’où elles proviennent. Elles fe disper-
fent alors peu' à peu, & contribuent à élever
le fol des environs; en même tems que leur
perte pour les ufages- auxquels élles avoient
été d’abord employées, donhe lieu à aller déblayer
les lits des - Torrens pour les remplacer!.
Tout ce dont' l’homme a vraiment' befoin eft
fournis à fon induftrié; il s’ÿ familiafifô, l’ é“-
tudie & s’en rend maître. Les Torrens par
exeiriplé-, lui font' encore nécéifaires pour chât
i e r ‘du bois du haut des Montagnes. !Mais
çette provifion ne tombe pas naturellement
dans leur lit comme les pierres ; on ne peut
pas fe contentef de l’attendre en bas. Il faut
d’abord aller couper le bois dans la Montagne,
l’amener au bürd du Torrent 8ç ' l’y jettet.