
n’y perd rien; car il fe fait un talus durable
au-delibus du rocher;' :■ d ■
- i l y aurait mille autres çombinaifoils à parcourir,
fi l'on vquloit de'terminer par quels degrés
la Nature & l’Art fixeront enfin, le fort
des Montagnes. Mais fans que j’entre dans ces
détails, V. M.' voit affez clairement par ce que
j’ai eu l’honneur de L u i dire, que l’état des
Montagnes fera fix e , par-tout où les Rivières feront
arrivées au point de n’emporter pàs plus
de limon hors de leür enceinte, que l’air &
les pluies n’y de'poferont de terre végétable. Et
Voilà enfin quel fera le-repos> l’état permanent
de la furface. de- notre Globe. Car alors il f
dura compenfation entre les délimitions & les
réparations fimultanées, èc les Montagnes fû-
rement ne é’âbailTeront plus; -
Peut- être que ce point d’équilibre n’arrive^
toit pas f i - t ô t , fi les hommes ne s’aidoient
à rendre la compenfation également diftribuée,
en employant les terreins fuperflus à réparer
les dégâts des Torreris. Mais l’Homme eft un
agent de la Nature; il eft un des moyens employés
par fôn Auteur j en même tems qu’il eft
fa principale Fini ainfi nous ne devons pas
l’exclure dü rang des caufes naturelles. '
Cependant lors même que l'Homme ne s’ aideroit
pas; telles font les refîburces de la Nature,
qu’elle produirait feule cet équilibre. Les
éboulemens qui fe feroient de tems en tems du
haut des côtes rongées, toujours réparés de proche
en proche par la végétation, feroient une
compenfation naturelle qui maintiendrait enfin
les Montagnes dans un état fixe. Cependant
la réparation des brèches ne fe faifant pas avec
autant d’oeconomie que par le travail des hommes,
il fe pourrait bien que l’état permanent
arrivât plus tard. Quoique 'd’un autre côté,
les Gazôns & les Bois, produirions favorites
de la Nature, étant alors en plus grande abondance
, les. eaux auraient moins de prife fur le
terrein ainfi revêtu, que fur celui que nous
labourons.
. Ces compeniàtions, qu’ il me feroit difficile
de fuivre dans leurs détails, ne feront pas difficiles
à la Nature : elle s’arrange avec tous
nos caprices; fans celle elle s’ occupe à réparer.
Nous la traverfons, quand nous ne ihvons pas
l’ entendre ; mais il arrive un tems pour chaque
chofe, où elle parle fi haut, qu’enfin elle nous
fait obéir.
Mais il eft tems aufli de conclure fur les
Montagnes. En décrivant à V. M. les obferva?