
fous fon empire, on ne peut ceffer de lu i, être
fidèle.
T o u t, je le répète, dans l’étude de h Nature,
montre du dejfein', & à cet égard les
Montagnes rentrent dans la thèfe générale. Cependant
elles ont ceci de particulièrement in-
téreffant, qui leur eft fans doute commun avec
plufieurs autres claffes de phénomènes; c’eft
qu’ elles montrent des dejfeins pour l’ avenir. On
ne peut donc alléguer contre cet argument
en faveur des caufes finales, celui qu’on a cout
tume de leur oppofer. Le Monde", d it -o n ,
, , fe trouve avoir telles perfections; parce que
„ ce font elles q u i, dans la fuite des combi-
,, naifons accidentelles ôç muables de la ma-
„ tière, ont occafionné l’ efpèce de pçrmanen-
„ ce que nous y remarquons à prefent Mais
dans notre exemple, ce n’ eft pas feulement
par le bien dont fe trouvent jouir les Etres
fenfibles, que le dejfein fe manifefte ; c’eft par
une tendance évidente de ce bien à l’accroiffe-
ment, foit dâns fon intenfité pour les individus,
foit dans le nombre des individus jouïfîans.
Ces caufes de deftruCtion qu’ on croyoit voir
dans les Montagnes, & dont il fembloit qu’ on
devoit attendre le retour du cahps; font des
caufes évidentes de perfectionnement, dont
chaque jour il réfulte une augmentation de
jouiflance pour les Etres fenfibles. Et bien
loin d’ y trouver des raifons de croire, que
l’exiftence de ces Etres foit l’ effet de cette corn-
binaifon accidentelle & paffagère que l’on
appelle leur bonheur, qui eeffant enfuite, les
fera ceffer; la marche bien étudiée de ces caufes
nous montre dans l’avenir, que lorsque le
bonheur, qu'elles augmentent, fera parvenu k
fon maximum, il fera permanent, aufli long-
tems que les Loix actuellement établies dans
l’Univers, & d’après lesquelles feules nous
pouvons raifonner, fubfifteront telles que nous
les connoiffons.
Ceci me ramène à l'objet particulier pour
lequel je fuis entré dans tous ces détails, fur
l’état des Montagnes, & fur les effets des caufes
qui agiffent à leur extérieur. Ces caufes font
fort éloignées de tendre à détruire les Montagnes
, quoiqu'en bien des endroits elles les fas-
fent encore changer de forme: voilà ce qui eft
réfulte de notre examen, à ne les confidérer
que phyfiquement. L ’augmentation du bonheur
qui réfulte de ce changement de forme,
eft un fait particulier , qui peut hien contri