
Tout cet échafaudage d’obfervations & d’ex*
périences eft en effet le plus complet menfong®
qui ait jamais exifté. Comme je fus un des
nombreux inftrumens , que l’infatigable ardeur
<te M .- L e S a g e pour la veïité employa
dans cette affaire, je puis Certifier tous les détails
qu’il en a publiés pour détromper le Public.
J’avois fonvent occafion de pafferà Samoens,k
caufe de mes voyages au Glacier de Buet; ainfi
. les informations me furent ai fées. Mes obfer-
vations, quoique d’un genre bien moins apparent
que celles qui aurolent obligé de bâtir
une Cabane, d’y envoyer fans ceffe des pro-
vifions pendant quatre mois en deux différens
tems,' de brûler plufieurs fois beaucoup de
poudre fur des rochers-ifolés pour faire des
fignaux, de mefurer une bafe & de prendre des
angles pour l’ opération Trigonométrique; mes
obfervations, d i s - j e , fans comparâifon plus
courtes, moins frappantes, & plus reculées de
toute habitation que c e lle s -là , étoient cependant
fort connues dans le pays : tandis que
perfonne ne connoiifoit celles de Jean Coub
faud. Ce fut le premier réfultat.
Mais ce n’eit pas tout. Jean Couîtaud lui-
même n’exifte pas à Samoens ; & jamais il n’y
é t i
eût de Profeifeur en Phyfique de ce nom à Turin.
Il y a quelqu’un à Samoens qui porte ce
nom de Couîtaud v mais il ne s’appelle pas
Jean, il n’a point de frère, & il n’était pas
dans le pays au tems des prétendues obfeiva-
tjons. Il y a deux M« Andrier, mais, ils n’ont
jamais aidé à dé telles obfervations* & ils n’eij
ont point de connoiffance.
Le M. Mercier de Sion n’exifte pas davantage.
Il n’y -a perfonne de ce nom à Sion *
perfonne même qui s’y occupe de Phyfique i
ni qui ait la moindre connoiffance d’aucune expérience
pareille ; & Mr. le Profeifeur Gessner.
^ n’ a point reçu la Lettre en queftion.
11 n’ y a aucun horloger pendulier à Ldufari*
ne; & il n’y en a point à Genève qui ait vendu
deux pendules à quelqu’un du Faucigny;
Yoilà.v4one furquoi des favans fe font mis à
raifonner.$; à calculer! Mais ne nous en étonnons
p o in ff Mr. L e S a g e exprime leur jufti-t
fication d’une manière trop refpeétable ,• pour
qu’ il en rejaillifie fur eux le moindre ridicule.
„ Toutes les fois, dit - il Ça), qu’une Fablé aü-
„ ra bien été tiffue, & que les principales
„ vraifemblances y auront été obfervées * je ne’
i, rougirai point d’ avoir eu recours à quelque
(à) Journal de M.- Rozitr, I , pag. 25& t
Tme IF V. Partie. A s