
ne incruftation liicceiïive de dépôts propres à fo
durcir à l’air ; partout où les eaux charient des
matières de ce genre, en couvrant & découvrant
alternativement les corps qu’elles mouillent
, elles doivent y envelopper les corps
(étrangers qui croiffent ou qui s’arrêtent fur
la furface fuccefllve. Le tu f littoral renferme
donc les corps qui roulent ou croiffent fur
les bords de la Mer, & le tu f des Montagnes enveloppe
des corps que produifent les Montagnes
; de la moujfe furtout ,& de petits joncs qui
croiffent en abondance autour de ces eaux. Ain-
ü tout ce que dit Telliamed à l’ égard du tuf,
montre bien qu’ il fent la néceffité de rapprocher
ce qu’on obferve fur les pentes des Montagnes,
de ce qui fe paffefur les bords de la
Mer', mais il ne le rapproche point.
Il a bien fenti encore que l’on pourroit être
étonné, que dans cette fucceffion de retraite
des eaux de la Mer, & de travail toujours uniforme
fur les bords, les corps marins qu’on
trouve dans les Montagnes fuffent fi fouvent
différens de ceux que nourriffent les Mers voi-
fines; & dans l’ explicationde ce Phénomène im-
portant,fon hypothèfe lui donne bien de l’avantage
fur toutes celles qui iùppofent que nos ter»
reins font fortis lentement de la Mer par d’ autre»
moyens.
„ Vous avez compris Moiifieür, (dit Telliamed
Continuant de s’addreffer au Miffionai-
n te (a f) „ par les obfervations de mon ayeul fur
„ l’état préfent du fond de la Mer, qu'il s’y
„ trouve des coquillages tellement enfevelis dans-
J la vafe, que les efpèces en font inconnues
„ aux côtes voifines. On trouve dans les pier-
| res de Europe jusqu’à 80 fortes de Cornés
I ¿’’Amman, dont à peine on a rencontré
„ jusqu’ ici deux ou trois éfpèCes nbn pétri-
„ fiées.. . . . . . . . . Les efpèces inconnues peu-
„ vent aufii avoir manqué, & être pe'ries par
•J le deffèchement des eaux où elles fubfiftoient.
„ Il y a peu de mers qui n’ aient dés coquillage»
„ particuliers, comme des poiffons; & cesMer»
„venant à tarir, tout ce qu’ elles,nourriffent
„ doit manquer avec elles. ”
Voilà une première raifon qui eft particulière
au fyftême de Telliamed; à caufô de l’évaporation
qui en fait labafe. Mais ce moyen,cehii de
tarir des mers particulières & de faire périr ainfi
les efpèces qui leur appartenoient, quoique fé-
duifant au premier coup d’oe il, n’eft cependant
qu’une illufion. Suppofons que les plaines d’un