
reur, dans la plupart de fes preuves imaginaires
d’une fabrication littorale de la furface'
de nos terreins: Se je vais avoir l’honneur de
l’expliquer à V. M.
Il eft vrai d’abord qu’ en mille endroits* dans
les plaines Sc dans les vallées* on trouve des
Couches de gravier qui paroiffent faites par
alluvions; les eaux les ont certainement étendues;
elles reflèmblent aflez à des plages baffes: mais
ce' n’eft fûrement pas l’oüvrage de la Mer.
Je me propofe d’expliquer dans la fuite à
V. M.-Comment ces couches, fe font formées,
On trouve cependant des graviers par couches*
qui renferment des coquillages & d’autres Corps
e'trangers tant, marins que terrefires ; j’en con-
liois plufieurs dans ce cas-là, & j’ai eu l’honneur
d’en faire mention à V. M. Mais ce'
font des amas qui n’ont point de rapport avec
la forme des bords de la Mer ; ils appartiennent
au phénomène général, celui qui prouve
que la Mer a couvert la Terre $ ne portent
aucune marque cara&ériftique d’une diminution
lente. Ces graviers font en quelques
endroits les débris roulés des Montagnes primitives
; on reconnoît les pierres qui. les com-
pofent : en d’autres ce font de petits cailloux
de la nature des pierres k fufil * tels que les
graviers^ de l’Angleterre 8c de la Picardie. Ces
amas en un mot, font partie du fond ancien de
la Mer, 8c ne portent aueun caractère littoral,
c’eft à dire aucune preuve diftinétive qu’ils aient
été faits fur les bords.
Il eft vrai encore qu’on voit fur les faces
de quelques Montagnes efcarpées, -ces amphh
théâtres, dont parle Telliamed, 8c d’où il Conclut
que la Mer les a quittés graduellement.
Mais quand on les examine fans être prévenu
d’ aucune hypothèfe, on y voit tout Amplement
que ce font des éboulement de couches qui
forment ces degrés. J’ai déjà expliqué c i-d e vant
à V. M. cette dégradation fucceiïïve des
Montagnes efcarpées, qui les réduit enfin à des
talus.
Quand ihr les faces de ces Montagnes, les
rochers réfiftent longtems aux caufes qui les bri-
fent 8c les font tomber par malles ou en moellon;
l’ aftion des pluies, du foleil & de l’air même,
les ufë à l’extérieur. S’ils ont alors des
parties plus dures que la maffe générale, ces
parties demeurent en relief; 8c c’ eft le cas de
presque tous les corps marins que renferment
les Montagnes. Nonfeulement la fubftance de
ces corps, furtout dans l’état de pétrification,
eft ordinairement plus dure que la pierre; mais