
ver autour“ d’elles, & leur transmettre cette
humidité qui eft le véhicule des matières propres
à la végétation.
Les plus petits recoins des Montagnes qui
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peuvent arrêter l’ eau de la pluie, font certainement
fcrtilifés; ce ne font pas feulement les
grandes furfaces plates, ni les pentes; ce font
même les faces escarpées des roçhers les plus
durs. S’i l s’ ÿ fait quelque crevafîe, un arbre
s’y établit bientôt; & fouvent il contribue,par
l’ accroiflement de fes racines, à accélérer la
chûte' du lambeaii de rocher qui l’ avoit reçu.
S’ il y a 1 quelque petite terraffe, oü feulement
quelque partie faillante grande comme la mairi,
elle eft bientôt gazonnée. Les plus petites
finuofités fe peuplent de plantes ; & les furfaces
les plus unies, celles mêmes qui font tournées ^
Vers le b a s , reçoivent au moins quelqu’une
'de des moufles plates , nommées Lichen, par les
Eotaniftes , qui ne font en apparence que pas-
fer une couleur für la "pierre. Mais cette couche
eft écaillée, & elle loge bientôt de petites
plantes dans fes replis; dé celles qui veulent
l’ ardeur du Soleil, fi lé rocher eft au midi, ou
la fraîcheur de l’ombre ; s’il eft au nord : c’ eft
fur ces rochers en un mot, qui paroiflent nuds
aux fpeétateurs ordinaires, que fe trouve la
plus.grande variété de ces petites plantes, qui
font les délices des Botaniftes & l’une des
fources les plus abondantes où la médecipé
puife lés fecours réels qu’elle fournit à l’Humanité.
Quelle richelfe dahs lés réffoürces de la Nature
! La pefanteur n’ éft pas plus prêté à entraîner
les pierres qui fé détachent dés Montagnes
, que l’air à foufnir de femenees celles
qui fe fixent: àc dès qu’une fois elles font recouvertes
de plantes, elles font certainement
fixées pouf toüjoufs; du moins , contre les injures
de l’ air. Lé fait même nous l’annonce.'
Si ces ravins ou ces terrelns quelconques, ten-
d oient encore à rouler ou à fe dégrader , en
un mot à fe détruire de quelque manière que
ce fût, ils ne fé recopyriroieriti hi de mouflesi
ni d’ aucune autre plante. La première végétation
eft due à quelque dépôt de terre vêgêtable;
& les pluiçs ou l’air n’en forment quë lentement;
je moindre mouvement la détruit. Le
terrein eft donc bien certainement fixé, quand
il fe recouvre de plantes ; & s’ il s’y accu-
mule de là terre vêgêtable, c’eft un figns
bien évident que rien ne l’attaque plus; car elle
feroit la première emportée fi quelque
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