
L E T T R E XL11.
§ùite du fyflême de T e l l i a m e d . ——?
. Examen de Je s preuves tirées des
Montagnes.
L o n d r e s , le 20 Avril 177$»
m a d a m e
.fi, partie de l?Ouvrage de Mr. d e Ma ï l ?
l e t que j’ai eu l’honneur d’expofer à V o t r e
M a j e s t é dans ma lettre précédente, eft l’une
de celles qu’on doit fur tout .examiner dans
les fuppofions de caufes qui ont du agir avec
le tems, Il eft indifpenfable dans tout fyftême
de cette nature, de montrer des progrès, pour
lui me'riter un premier degré de créance-
J’ai fort infifté fur cette règle dans tout le
cours de ces examens -, parceque fi elle ayoit
été employée rigidement, elle feule eût garanti
de l’erreur plufieurs de ceux qui fe font laifié
entraîner à faire le Monde bien vieux, afin de
trouver vaguement quelque explication des Angularités
qu’on obferve àlafurfacede la Terre. Si
les eaux la découvroient lentement, de quelque
manière que ce fû t, nous verrions partout des
marques caraétériftiques de progrès, qui ne
laifleroient/pas le moindre doute. C’eft-là la
pierre de touche des fyfiêmes cosmologiques ;
je ne faurois trop infifter fur ce point dans
toute occafion, puisqu’on l’avoit tellement
oublié. Partout, dis-je, on frouveroit ces
marques : car c’eft dans cette généralité, que
confifte l’importance de la règle. Chaque Auteur
de fyftême a bien fenti qu’il falloit indiquer
des marques de changement : mais j’ai
répondu d’abord, avant même de les examiner;
que fi elles exiftoient , on né feroit pas
obligé de nous les faire connoître ; que ce
feroit une donnée commune dans l’Hiftoire du ' f
Monde ; que quiconque auroit apporté quelque
attention aux phénomènes de la Nature, con-
noîtroit ce fait comme le flux & reflux. Venant
enfuite à les examiner, toutes ces prétendues marques
de changement général fe font évanouies,
eomme il y avoit lieu de s’y attendre : les