
gliffé pouf contenter ceux qui auraient fait eux
même cette remarque, mais il a loin de les ramener
à fon fyiième en ajoutant aiifli tôt: „ i l
„ n’en eft certainement pas de même des mar-
>i ques que vous voyez de fa diminution aux
»> Montagnes efcarpées & aux rochers auxquels
elle aboutit. ” Cela eft vrai, il n’en feroit pas
de même, fi les Montagnes efcarpées qui font aux
bords de la Mer, montraient évidemment qu’ elle
ont été fuCceilivemcnt d é co u v e r te sm a is
Voyons les preuves qu’en donne Telliàmed.
„ Confidéres en Provence, dit il, les rochers
„ efcarpés qui fervent de digne a la Mer ; exa-
» minez la côte de Gênes, iürtout depuis Ses*
,, tri de Levant jusqu'à Porto Venere', vous rem
,
,, connoitrez fatrs pouvoir en douter ni vous
„ méprendre, les endroits où elle arrivoit au-
„ tre fois, & où elle n’arrive plus. ” J’ai vu
ces côtes, mais je n’ai rien remarqué de cèla.
>•> Vous y remarquerez, prétend-il,les mêmes
,, coquillages qu’elle attache encore aux lieux où
„ elle bat, mais blanchis de l’air ainjî que le rocher
,, a proportion qu’ ils font élevés d’avantage au
„ deffus de fa fuperflcie, & que parconfequent
il y a plus de tems qu’elle les a abandonnés. n
I l n’eft pas befoin d’avoir parcouru ces côtes ,
pour favoir que c’eft là un conte bleu. En iooa
ans, félon Telliàmed, la Mer s’abbaiffe de 3
pieds. Et des coquillages attachés aux rochers*
n’ ont fait que blanchir à proportion de ce qu’ils
font plus éléves. Ainfi a 6 , 9 , 12 , 15 pieds
par exemple, on verroit dés coquillages exiflans
encore fur le rocher depuis 2 , 3 , 4> 5 mille
ans! . . . ,) Vous y verrez, ajoute il, les mê-
„ mes enfoncemens que les eaux forment cnco-
„ re aux endroits plus tendres du rocher contre '
„ lequel elles battent. Il n’y a point d’hom-
„ me, quelque prévenu qu’ il puiffe être contre
„ la diminution de la Mer, qui ne life dans
„ ces lieux fa condamnation. ”
I lfe trompoitr car j’ai vu tout le contraire.
J’ai vu que les rochers dégradoient beaucoup
plus aifément en plein air que par tout où
la Mer les baigne. Le foleil & les gelées dé-
truifent les rochers expofés à l’ a ir , lorsqu’ il
ne font pas aflez durs pour refifter jusqu’ace
que la moufle les recouvre. Mais au bord
de la Mer, ils fe couvrent très vite de fucus
& de quantité d’autres plantes marines, qui
les protègent contre les flots & l’air. Les
rochers élevés au deflus des eaux s’éboulent
donc & fe creufent, parce qu’ils font expofés..
a l’air & leurs enfoncemens ne font pas l’ effet '
des vagues^