
nis en une même claiTe tous les fyftêmes qui ten-
dent à expliquer l’état aétuel de là furface de
notre Globe par des opérations lentes de la Natuf
•
re. Les deux derniers fyftêmes que nous avons
examine's appartenoient déjà^à cette clafle ; mais
ils avoient ceci de diftin&if, qu’ ils ne fup-
pofoient aucun changement dans le Niveau de
la Mer ; ou que du moins ils n’en indiquoient
aucune caufe. Les autres fyftêmes de cette
même clafle que je me propofe d’avoir l’honneur
d’expliquer à V. M. ont au contraire pour
bafe quelque caufe de ce genre: c’ eft en fai-
fant changer le Niveetu de Mer, qu’on entreprend
d’y expliquer comment des Montagnes,
forme'es d’abord fous les eaux, ont infenjîble-
ment été mifes à fec.
Mais avant que d’ entrer dans ce nouvel
examen* je prendrai la liberté dé rappeller à
V. M. une réflexion que j’ai déjà eu -Occafion
de faire fur ces fyftêmes en général, dont l’application
fera ici très directe ; c’eft que tout
fyftéme, deftiné à expliquer le préfent par des
opérations lentes qui ont du fe faire dans le
paffé, doit être fondé fur une caufe, non feulement
pojjible en elle-même & propre à ex-,
pliquer les phénomènes, mais telle encore que
nous en voyons continuer fous nos yeux des
I e t t r k j t a V . f c f i À T E R R t Î t f
èffets caraftêrifliques ; je veux dire des effets
qui ne puiifent être attribués qu’à cette caufe i
& qui pat conféquènt en démontrent ?exi-
flence.
La pojjîbiliie d’une chofe , fuivant là manière
dont ndus autfes humains l’ehtendohs, ne figni-
fiant ie plus fouvent que notre incapacité de
prouver qu’elle eft impoiïïble > eft une bien
foible recommendation en faveur d’un fÿftêmè.
Pour peu qu’on aît donné d’ attention aux jeuX
de l’ efprit, on reconnoît quë lès fyftêmes de
ce genre ne "coûtent presque que la peine d’arranger
des mots. Ainfi, foütehir qu’une choie
è ft, feulement parce qu’on ne fauroit prouver
Qu’elle n’eft pas ; c’eft né rien dire.
Expliquer les phénomènes, eft encore,' dans
l’ objet que nous examinons, un Caractère àflez
équivoque. Câr il eft presqtie impoifible de
les expliquer tous: & dans le nombre de ceux
qui, firns paroitre contraires à i’Hypothèfe*
n’ont pas avec elle une liaifoh immédiate* ÎI
peut s’en trouver qüi la détruiroient entièrement
s’ ils étoiént mieux connüs.
Ôn ne peut donc s’aifurer qu’on approché
•du v fa i, que lorsque dans le nombre des phénomènes
expliqués,' il y en a de earaâlérijlî-
quesi c’ eft- à- dire qui marquent immédiate-
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