
dont je parle, pour montrer que cette hyppi.
thèfè ne leur eft pas applicable. Mais héureu-
fement on n’ en a pas befoin; & une coquille
qui vivoit dans ces tems là , nous éclaircira ce
myftère. Cette coquille eft celle qu’ on connoît
fous le nom de Fripière, ou de Maçonne; St
que j’appellerois la Sondé, fi j’avois à la nommer.
Ce fingulîer coquillage > dont l’allure fera
certainement auffi intéreffante, quand on viendra
à la connoître, qu’ elle eft peu connue encore
, eft de l’efpèce des Limaçons en cul
de lampe. On ne fait point comment s’y
prend cet animal pour s’habiller, pour s’ affubler,
d ira i- je , comme on le trouve quelquefois.
Il n’ eft point de Fripier -, portant de
vieux habits à vendre, qui foit plus grotesquement
entouré que lui : vieux habits vraiment ;
car ce font presque toujours des débris de coquillages*
On les trouve arrangés fur lui auili
baroquement que doivent naturellement l’être
des fragmens de toute efpèce de coquille*
& des coquilles entières ; mais la principale
adhérence eft toujours fur les jonétions des
fpirales de fa propre coquille ; & quand il lui
eft arrivé de perdre quelqu’un de fes haillons,
on en voit l’empreinte fur elle auifi parfaitement
que s’ il eût été fur de la cire. Mais
il
il lui arrive quelquefois de ne pouvoir pâS
s’habiller aiiffi magnifiquement , parce qu’ il ne
trouve autour de lui que des pierres'; cependant
il s’ en contente & fe couvre de pierres.
On les trouve rangées de même fur la jonétion
de fes fpirales; & c’eft alors qu’ on donne à fa
coquille le nom de Maçonne*
Aiiifi tout corps qui fe trouvé attache ftir
Une telle coquille , appartient au fond fur lequel
elle a vécu ; c’ eft par cette raifon que jé
l’appellerois la fonde; puisque, comme la fonde *
elle nous apporte hors de l’ eau les matières de
ce fond. En la péchant on peut dire bien fûre-
ment d’après elle, fond J e gravier, fond de w*
quilles, fond de fable même, ou de vafe, fi ella
n’a rien, comme on en t r o u v e quelquefois.:
On eft donc fûr que les corps qui font attachés
fur cette coquille font fes contemporains}
qu’ ils ont été fur le même fond de Mer avec
elle. Or nous avons dans notre collection
deux de ces fondes, chargées, de fragmens roulés
de pierres primordiales, que nous avons
trouvées, parmi une inimenfe quantité d au tres
dépouilles marines, dans les couches
d’une Montagne fecondaire toute .formée de
gravier & même de très grands fragment
dè la même efpèce de pierre que porte
Tope IL V. Pdrtté. Q,