
paife du fond de la Mer à la hauteur où font
les fommets de nos Montagnes, il faudra que
tous les engrénemens foyent détruits. Ce fera
alors un Cylindre plus petit que la cavité cylindrique
au travers de laquelle il aura été foulevé
: il ne pourra donc pas s’y foutenir, quand
la force qui aura fervi à l’élever fe fera diflipée.
Ainfi:, il n’ eft aucune figure de fragment de la
Terre, deftiné à repréfenter enfuite nos Montagnes,
qui puifie favorifer un inftant l’idée
d’une pareille formation.
Quelques fortes que foient ces confidérations i
je ne les regarde pourtant que comme appartenant
à un objet particulier d’Hiftoire naturelle,
favoir la formation des Montagnes. Je veux dire
, que cet appui imaginaire de leurs bords, n’ eft:
pas ce qui s’oppofe le plus évidemment à la formation
de nos Continens par les feu x fouterreins,
Car ce ne font pas les Montagnes feules qu’ il
faut foul ever; c’ eft la totalité de nos Continent
eux-mêmes: ce font des pièces telles que l’Europe,
l’Afie & l’Afrique enfemble d'un côté du
Globe, & toute l'Amérique de l’autre; pièces
qui feroient cependant erevaifées par les foulèvemens
particuliers des Montagnes. Et alors
où font les moyens? Mais il faut prouver que
c’eft là le phénomèn'e à expliquer.
Toutela furface des Continens, dans les Plaines
çomme fur les Montagnes, porte des' marques
de la Mer. Cependant, en fuivant l’hy-
pothèfe du foulèvement des Isles & des Montagnes
par les feux fouterreins, le niveau de la
Mer,doit s’être élevé, plutôt qu’abaiffé. Car
les Montagnes qui s’ élèvent dans fon fein, peuvent
tout au plus la laifler au même niveau,
dans le cas où l’eau remplaccroit dans les Cavernes
les matières qui en fortent ; & probablement
au contraire elle doit haufleur, lorsque
les bouches volcaniques/ élevées au-deflus de fa
furface, jettent des Laves & des cendres qui fe
répandent fur fon fond. M o r o mémo le re-
connoiffoit ; & cela me fournit d’abord une remarque
particulière aifez importante.
J’ ai eu l’honneur de dire à V. M. que par
l ’ enfemble des phénomènes, la mafle de la Mer
ne Change, ni de place, ni de niveau ; que toutes
les obfervations de changemens, ne font
que des effets, particuliers, produits par descau-
fes locales. Or voici qui le prouve manifefte-
ment.
Ees fyftêmes qui faifoient former nos Continens
par. des opérations lentes de la Mer, s’ap-
puioient fur des faits, qui fembloient favorifer>
l’idée d’un abaiffement de fon niveau, ou d’ unç ;
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