
„ pairage & couloit fur les anciennes; réchauf-
>, fant celle-ci au point de les rendre rouges ;
,y comme on poüvoit l’appercevoir au-travers
de leurs crevaflés. Quels objets quand on les
„ voit pour la première fois!
„ Je tentai de monter fur la petite Mon-
99 -tagne ; mais j’y éprouvai des feeouffes fi yi,
)> ves , qu’elles me firent fouvent reculer :
„ & ce fut inutilement que je courus ce risque ;
„ car l’entonnoir étoit fi plein de fumée, qu’on
,, n’y pouvoit rien découvrir.
,, Plufîeurs fo is, pouffé par le defir dé percer
„ ce voi le, j’e'tois remonté au fommet du Vé-
„ fu v e , j mais toujours inutilement ; la fumée
„ rempliffoit conftamment la bouche. Un jour
„ e n fin ( u ) , ( & ce jour-là, le Véfuve étoit
plus fecoué que je ne l’euffê fenti encore)
,, y étant monte pour quelques obiervations
>, particulières fur les Laves coulantes, j'eus ce
a fpeftacle auiîi terrible qu’ intéreflant.
35 Trois Laves nouvelles , & divers ramaux
33 fe manifeftoient de momens en momens,
« couvroient une grande partie du fommet,
„ & le rendoient comme embraié. L ’abon-
33 dance des matières l’avoit fait ouvrir du
» côte' où farrivois, & il en réfultoit un nou*
( a ) L e t7 , février 1757,
„ veau Volcan au pied de la petite Montagne,
i „ J e voyois cette élévation s’accroître conti-
„ nuellement, comme les petits monceaux de
„ terre élevés .par les Taupes.- Les matières
j „ poufiëes de l’ intérieur, chafloient de tems en
3 ,, tems celles qui fe trouvoient accumulées à
„ l’ouverture ; celles-ci tomboient de part &
„ d’autre & fervoient de bafe aux fuivantes
I „ pour s’ élever. Dès qu’elles arrivoient au de-
! „ hors , elles paroiffoient dures & divifées,
! „ quoiqu’elles fortifient fluides du fein du Vol-
| ,, can, & qu’elles le fuflent encore au centre
I „ de ŸElévation y comme plufieurs indices m’en
i „ aflurèrent. La Bouche de la petite Montagne
„ lançoit des matières embrafées presque fans
„ aucune interruption. Mais heureufement il
„ fouffloit alors un Vent violent, qui pénétrant
j „ dans l’intérieur de la petite Montagne par le
1 „ côté abbaifle de fon ouverture, divifoit de.
j „ tems en tems la colonne de fumée. Je le
1 „ remarquai-, & je conçus de là l’efpérance de
I „ découvrir quelque chofe du fond de ce gou-
I „ fre. J’y paflai donc tout de fuite ; & mal-
1 „ gré le bruit horrible qui s'y faifoit entendre,
I „ fuccédé par des gerbes de matières ardentes,
I „ je montai fur le bord de l’entonnoir.
„ Mon efpéranee ne fut poipt trompée. L ç
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