
, , fa jeunefle, ainü qu’ il l’ aflura à mon Père,
„ que dans le plus grand calme, la Mer res-
,, toit toujours" fupérieure au rocher, & le
„ couvroit de fes eaux. Cependant 22 ans
,, avant fa mort, la fuperficie de ce rocher pa-
„ rut a fec. ”
Voilà donc un changement de la Mer dans
le fens vertical, que Mr. d e M a i l l e t fub-
ftitue dans fa fiétion, à une retraite dans le
fens Horizontal qu’il , avoit pu obferver à Mem-
phis. C’eft de cette différence dans la nature
du changement de la Mer, que font nées toutes
fes erreurs.
L ’aycul de TeUiamed vifita alors les côtes
de la Mer, puis les Montagnes ; & voyant que
la plûpart de ces fols différens, étoient for*
mes par couches, &c remplis de corps marins, il
ne douta point que la Mer ne les eût couverts,
& que l’abaiffement de Niveau qu’il
venoit d’ obferver, ne fût en effet commencé
depuis longtems, qu’il fe continuoit,& fe con-
tinueroit fans ceffe.
Mais des Montagnes pouvoient - elles
fe former dans la Mer. L ’ Indien après
en avoir conçu la poflibilité à la vue de
ce qui fe paffoit fur les côtes , imagina
nne lanterne , dans laquelle il envoyoit
des plongeurs pour viiiter les fonds de la
Mer. Il y descendoit auifl lui-même, avec
des banderoles, pour connoître les directions
des courans, & examiner tout ce qui fe pas-
foit fur leurs bords. C’eft fous cette fiétion
que Mr. d e M a i l l e t décrit très bien ce
qui doit fe paffer au fond de la Mer par les
transports de la vafe, & qu’il le compare en-
fuite avec ce qui s’ obferve dans quelques Mon- .
tagnes. Il en refulte que nos terreins ont été
fabriqués fous l’ eau: fes preuves à cet égard font
irréflftibles ; & quand on n’ a pas une connois-
fance entière des faits, il eft aifé de fe laiffer
entrainer aux erreurs qui accompagnent ces
vérités.
Comme on ne pouvoit pas exiger de
nous de recevoir pour preuve l’obfervation de
l’ayeul de TeUiamed, il a fallu nous ïamcner
chez nous, & nous y montrer les mêmes phénomènes.
Auffi les TeUiamed ont - ils voyagé
de Père en Fils; & le dernier raconte au Mis-
fionaire le réfultat de toutes leurs obfervations. „
I l le promène donc tout autopr des côtes,
pour lui faire obferver leur aggrandillèment. Il
infifte d’ abord naturellement fur toute fon
Egypte, où des monümens en grand nombre,
prouvent que la Mer en couvroit autrefois