
„ cent exemples de ces efpèces, vivant égaie-
„ ment dans l’air & dans les eaux. Les linges
„ marins n’ ont - ils pas toute la figure des fini
e s de t e r r e ? . . . . Le L io n , le cheval, le
„b o e u f , le cochon, le loup, le chameau, le
„ chat, le chien, la chèvre, le mouton, ont
„ de même leurs femblables dans la M e r ...........
„ Examinez la figure des poiflons qui nous font
„ connus ; vous trouverez dans eux à peu près
„ toute la forme de la plupart des animaux
„ terreftres... ” Mais ci - devant ils reffembloient
tant aux oifeaux? Comment relfemblent-ils ici
aux quadrupèdes ? C'eft fans doute parce
que ceux-ci refiemblent aux oifeaux ; mais il
ne s’explique pas là deifus.
Je ne le fuivrai pas plus loin dans fes rêveries
fur cette clafle des habitans de la Terre :
en voilà afiez fans doute pour mon but, qui
e'toit de montrer à V. M- par cet exemple, les
rapides progrès que fait l’Homme vers les chimères,
dès qu’une fois il s’eft permis de juger
arbitrairement des pojjibilités, & de bâtir fur
des hypothèfes, conçues légèrement & adoptées
avec chaleur. Mais on ne s’arrête pas toujours
aux chimères : & V. M. verra par l’histoire
que Telliamed nous fait de PHomme,
qu’on vient peut-être enfin à fe croire permis
d’inventer des faits*
L E T T R E XLIV.
Suite du fyfiême de T e l l i a m e d —- Origine
¿^l’Homme.
K e w , le 10 Mai 177(1.
M A D A M E
T ’ai eu l’honneur de faire obferver à V o t r e
Majesté que dans tous les fyftêmes où l’on fait
le Monde fort ancien, & où l’on n’admet pour
caufe de fa formation qu’ un concours fortuit
de circonftances, il faut aufli concevoir que les
Plantes, les Animaux & l’Homme ont été formés
par ce moyen. 11 ne faut donc point
s’étonner fi Mr. d e M a i l l e t , s’eft cru permis
de chercher leur origine, partout où il a
cru en trouver des traces, & dans la Fable même
: car c’ eft l’avis de bien dés critiques, qu'elle'
Y 3