
, , fous certaines Montagnes, étant nés & ayant
„ vécu dans la Mer avant que ces Montagries
,, s’élevaflent audeflus de fon niveau, furent
,, pouffes dans les lieux oîj ils fe trouvent à
t) préfent, pétrifiés pour la plupart , lorsque les
, , Montagnes, Portant du fein de la Terre, alors
p; toute couverte d’eau, s’élevèrent à Ja haü-
4P teur où nous les voyons aujourd’hui.
Ce fyftême a donc au moins le mérite, dq
tâcher d’expliquer un changement relatif de
«ivegu entre là Mer, & des Montagnes formées
dans l'on fein. Ce ne fera pas la Mer
qui s’abaiffera ; ce feront les Montagnes
qui s’ élèveront audeffus de fa furface. Il faut
donc examiner d’abord, comment elles fe formeront
; & enfuite quel eft l’agent qu’on
employera pour les tirer de l’attelièr.
Notre Auteur débute par rapporter deux
faits qui fervent de bafe à tout fon fyftême;
il font affez remarquables pour que V o t h e
M a j e s t é les life avec intérêt. Le premier •
£ft la naiflànce J ’une nquyçlle Isle dans VArchip
e l II le tire d’une lettre de G i o e g r o
C q n d u l i , natif de Paros, à V a l l i s n i e r i ,
Prpfelîeur à Padoue, py ,1’oij trouve ce qui fuit.
„ Le %%. Mars de l’année . 1707, par. uy
II Tundj, au lever du foleil, on obferva dam
„ le Golfe de l’ Ifle Santorin, entre les deux
„ Ifles Bractane, appelléeS vulgairement la
petite & la grande Cameni, comme une- ro- ' ■
„ che flottante, qui fut prife à la première
„ v u e pour un vaifleau naufragé. Quelques
„ mariniers allèrent promptement reconnoître
„ ce prétendu Vaifleau; mais quel ne fut pas
„ leur étonnement, lorsqu’ils s’apperçurent que
„ c’étoit un écueil qui commençoit à fortir
„ du fond de la Mer. Le jour fuivant quelques
„ perfonnes, entraînées par la curiofité, &
„ n’ajoutant pas foi au rapport des mariniers,
„ voulurent s’éclaircir du fait par elles-mêmes\
„ elles en furent bientôt convaincues: quelques
„ unes même des plus hardies débarquèrent
„ fur cet écueil, qui étoit toqt en mouvement,
„ & çroifloit d’une manière fenfible; ils en
„rapportèrent des chofes bonnes à manger;
„ entr’autres dés huîtres d’unç grandeur extra-
„ ordinaire & d’un très bon goût. Ils y trouvè-
„ rçnt encore une efpèce de pierre qui reffem-
„ bloit à du bifçuit, mais qui n’étoit en reali-
„ té qu’une pierre ponce très fine.
„ Deux jours avant la naiflahee de cet écueil,
,s h y eut l’après midi dans rifle de Santorin
„ un tremblement de terre, qu’ on ne peut at-
1, tribuer qu’aux efforts qui fc faifoient pour