
appliquée, pour les tenir fuspendues ? Ou plutô
t , les foulèvera-t-elle jamais à ce point? Des
Fluides élafiiques fe forment, s’accumulent; les
refforts fe bandent, une pièce de la Terre commence
à s’ ébranler ; les fluides abondent : pour
remplir, l’efpace que le premier foulèvement a
produit, & maintenir la force; la pièce fe détache
: mais ne gliflant pas dans une couliffe
faite exprès, fes bords fe brifent, l’ inégalité de
la rélîftance la fait fendre en divers endroits, le
fluide élaflique s’échappe par toutes ces ouvertures,
la force foulevante fe détruit, la pefan-
teur demeure feule, & la pièce retombe. Je ne
faurois voir que cela.
Mais dira-t-on, ce n’ eft point une pièce capable
de former les Alpes en une feule fois, qui
s’ ell foulevée ; leur Chaîne s’eft formée fuccefli-
vement: & lorsque chaque partie aétémifehors
de fa place, elle n’a pu y rentrer, parce qu’elle
s’eft trouvée engrenée, arcboutée,par fes bords.
Suppofons donc une première Montagne faite
de cette manière, qui s’appuie fur les bords de
la cavité qu’elle occuppit auparavant. Une autre
Montagne s’élève auprès d’elle ; & voilà fon
appui détruit d’un côté. Une fécondé, une troi-
fième, une quatrième s’ élèvent autour d’elle;
tous fes appuis propres fur la partie folide,
feront
feront détruits. D’ autfes Montagnes fë forment
encore auprès dé ce premier grouppe, toûjours
de'truifant les appuis de celles qu’ ils environn
e n t ... . Eft-ce donc àinfi que la chaîne s’ élè*
verâ énfln? Je ne demande pas fi cela eft poifi-
ble: je crois qtt’il eft éviderit, que fi, par quelque
comblnaifon fingulière,il s’ étoit foulevéuné
quantité de pièces, qui fe fufleht foutenues les
unes les autres, fin feul hofivèl effoit pouvoiti
enlever un de ces vouiToirs $ & faire rentrer là
toute entière dans l’ abîme.
Gn dira peut-être que l’ effoft S’eft fait éfi fin
feul coup, à une grande profondeur; & que lâ
quantité des immenfes pièces, qui font forties à
la fois, a été fi 'grande, que par la feule différence
d’arrangement, il eft refté àu-deffus du
niveau! primitif tout c‘e que fions voyons âuJ
jourd’hui former fids Montagnes. Mais qu’on
fe figure un moment l’ épouvantable èahos qu’au-
roit produit une' pareille opération! les ouvertures
qui feroient reliées entre des pièces capables,
par exemple, de faire un Mont blanô &
toutes Cès Montagnes, guère moins énormes,qui
l’entourent ! Comme l’Abîme reclatneroit encore
de telles pertes, par mille, gueules béantes! Car,
qu’ eft-ce qui auroit pu les fermer? Là Mër t
Tome II , V I Partie; I i