
L E T TRE XXVIII.
Examen de tq&ion des eaux courantes
Jur les Continens. Première idée
des çaufès qui confervent les
Montagnes.'
L à u s a n N e , le 19 Janvier 177(5.
M A D A M E
J ) ’ ai eu l’honneur de dire à V o t r e M a je sté
dans ma Lettre precedente-, que ce qui fem-
ble annoncer la deftruftion dés Montagnes n’ elt
qu’une illufion. C’ eft ce qu’Elle reconnoîtia
aifément par la description détaillée que je
vais avoir l’honneur de L u 1 donner de leurs
apparences & des caufes qui y opèrent. V.
M. verra par là , & íes bornes néceffaires des
caufes qui les attaquent, & l’aétion fûre de
celles qui les confervent.
. Pour appercevoir plus âifénient ces caufes
. de confervation des Montagnes, & découvrir
la marche qu’elles y tiennent, il faut gagner
les fommets: ce font eux qui les premiers nous
„inftrüifent. L à , perdant de vue les ébdtileâ
tnens qui fc font encore dans les vallées, &
n’étant plus offusqué par cette furface ¡déqép-
tr ic e , on; vo it mieux les chofes en elles ,-inê«
mes, & l’on y discerne plus généralement
qu’ailleurs les effets d’un premier repos ; parce
que le deffus des Montagnes eft la dernière
chofê qui fe dégrade.' Voyant ainfi ce que
deviendroient les Montagnes fi elles ne s’ébou~
ioient pas, on éft porté à examiner fi elleé
„doivent s’ébouler toujours.
J’ai vu ces. fommets à loîfif pendant nies e i -
périenées .du JBaromètre; J’ y paffois fouvent
. des journées', entières fans m’écarter d’ un
me lieu, pour y:dbfetyer de quart .d’heur,e éfrt
quart d’heure les variations du poids de l’air,’
depuis le moment oü le foleit ie lè v e , ¡jùs-
qu’à celui où il fe couche. Mais cet objet
principal de mes observations., ne m’y oécu-
poit pas tout entier:' les opérations lentes 4®
la Nature» dans nos lieux connus presque
d’elle feule & dè quelques humains privilégiés
qui né fongent guère à ce que dëvieifdrtfnl fgi