
paiement que fe trouvent les pierres à fu z iî,
qui elles-mêmes renferment des corps marins,
tout comme la craye dans laquelle elles fe font
forme'es.
Mais il s’en faut de beaucoup que toutes les
élévations que la Mer a faites fur nos Conti-
nens, foyent de matières calcaires: quoiqu’elles
renferment des corps marins. Il y a des Mon-
iagnes formées de pierrq fableufe vitrescible, &
une multitude de Collines de fable non lié, de
même genre , qui abondent en. corps marins,
comme les fonds les plus peuplés de la Mer : phénomène
bien contraire à l’ opinion de ceux qui
attribuent aux animaux marins la fabrication
des matières cal&ires. Car ce n’ eft pas manque
de tems pour en former, que les fépul-
chres de ceux dont je parle n’ en font pas faits,
puisqu’au contraire c’eft dans ces mêmes élévations,
formées'de matières vitre s cible s non encore
durcies, que fe trouvent les dernières productions
de la Mer ancienne. C’ eft.là que nous
voyons toutes les efpèces de coquilles marines
aujourd’hui vivantes & connues, confervées quelquefois
avec leurs couleurs, & avec des par_
ties fi délicates, qu’un long tems les auroit détruites.
Tandis quelles Bornans des Alpes, où
les corps marins iont fi rares, font cependant
de pierres à chaux (a). .
Voilà donc bien des élévations a la furface
de nos Continents, qui font eiTentiellement différentes
des élévations primordiales. Les unes
mqntrent ’ clairement que l’ eau les a fucceffi-
vement fabriquées ; les autres ne renferment
pas le moindre indice d’ une pareille formation.
Cependant elles font en plufieurs endroits telle-*
ment entremêlées, enchaffées même les unçs-
dans les autres, qu’ il eft impoflible de ne pas
reconnoître qu’elles ont exifté enfemble fous
les eaux de la Mer,
(a) Je reviendrai à cet objet intéreffant d'Hiftoire
Naturelle & d’Hiftoire 4 u Monde, à roccafion de me3
pouveaux Voyages.