
des Pôles de la Terre, nous pouvons avoir hors
de la Mer» des Montagnes qu'elle aurait formées
dans fon fein. Mais cela fuffit-il?
Pour répondre à cette queftion il faut chercher
maintenant, s'il y a quelque raifon de
fuppofer qu’en effet les Pôles de la Terre changent
fucceffivement de place: & là deffus les
Aftronomes paroiffent être les premiers à con-
fulter. Or depuis que leurs obfervations ont
acquis allez d’exa<$itude pour qu’on puiffc
compter fur les comparaifons qui devraient
nous inftruire, ils n’ont découvert aucun mouvement
dans les Pôles qui authorife ce fy-
ftême, I
Mais les Obfervatoires ne font pas les feuls
lieux propres à découvrir s’il y a en effet quelque
changement régulier dans les Pôles de la
Terre; & les Aftronomes ne nous avertiront
pas plus tôt fur ce point, que les habitans
des bords de la Mer. Sept lieues de différence
dans fa hauteur, effet d’un déplacement de 90
degrés dans les Pôles, c’ e ft-à -d ire du transport
des Pôles à l’Equateur, font une quantité très
grande.
Suppofons que l’obfervation fe faffe dans un
lieu où chaque degré de déplacement dans les
Pôles, faffe changer le Niveau de la Mer de la
çQtae partie de cette hauteur. Sept lieues
font 15974 Toifes, dont la 90™ eft 177j T o i-
fes : & une fécondé de degré en étant la 3600*2*
partie; 3 feeondes de mouvement dans les Parles
, produirôient près d’un pied de changement
dans le Niveau de la Mer en ce lieu
là. Or les habitans des bords de la Mer s’ap-
percevroiént bien auifi tôt d’un pied de changement
dans fon Niveau, que les Aftronomes
de 3 fécondés dans la pofition des Pôles. Car
partout où il y a des établiffemens fur les
bords de la Mer, tout eft arrangé en Comptant
fur les plus hautes marées poifibles : & ft
ces Marées venoient à s’élever ou à s’abaiffer
d’un pied de plus, même-très lentement, mille
chofes nous rapprendraient. Or V o t r e M a -
I j e s t é a v u , que les Phyficiens prévenus de
■ l'idée que la Met produit des chaflgemens
I continuels dans les Continens, en raffemblant
[tous les exemples favorables à leurs fyftêmes>
■ n’ont trouvé nulle part rien de 'régulier, qui
montrât que la Mer s’élève ou s’abaiffe dans
aucune partie du Globe. Il eft donc plus
qu’incertain que les Potes terreftrès fe meuvent;
il me paraît certain au contraire qu’ ils
ne fe meuvent pas; & que tout ce que
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