
*r> trouve', dît-il (ci), dans l’Hiftoire de WitfRcfc
y, un témoignage auffi fingulier dp l'origine de
ces hommes fortis de la Mer,' qu’ il eft na-
j, turel & non fufpcit C’cft à la page 89 où
f , parlant des Chilinois:' on raconte, dit - il ,
„ beaucoup de chofes fabuleufes de P origine de
j, cette Nation: tar ils àijent que leurs ancêtres,
„ & premiers de tous les hommes, iJJlrent d’un
, , certain Lae. Ce terme Gaulois ijjirent, eft
„ fl pxpreffîf, qu’cm ne peut jamais rendre
f3 mieux cette tradition. Que l’auteur la traite
,, de fabuleufb tant qu’ il lui plaira, au moins
„ n’ eft-elle pas indigne à mon avis d’être, trans-
„ mife à la poftérité ; & je me crôirois parfaite-
„ ment dédommagé du tems que j’ ai employé
« à mon Voyage d’Europe, . . . quand je n’ en
v remporterois qu’ urte tradition auffi fingulièfe
,, & auffi pre'cieufe. ” Il auroit pu ajouter,
qu’il y a auffi dans ces Contrées là des Peuples
qui ffe difent descendus du Lion; & dès
familles qui prétendent tirer leur origine du
(Soleil. Or il y a d^s animaux qu'on nomme
Lions, Marins; & qui fait, fi la Terre, en en-,
trant daqs le tourbillon de fou nouveau Soleil %
n’en raia pas la furface, & n’en enleva pas des
êtres qui fe transformèrent en Hommes ? On
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Lettrë XLVL ite l a T E R R E . 377
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s’arrête plus, dès qu’une fois on a'franchi k s
bornes du vraifemblable.
Homère ne vouloit pas plus qu’ an crût à fes
Hiftoires des Dieux, que VHitffiâ à fes Peuples
ijjis des Lacs; cependant Telliamed fe fait fort
auffi d’Homère : „ N ’a - t - i l pas avancé, dit—
„ ■il (V), que l’Océan e'toit le Père des Dieux
„ & Thétis l?eur Mère ;, c’ eft-à-dire qu’ ils
étoient fortis du fein de la Mér? La vérité,
„ a joute - t - i l , a fes traces dans la Fable. Ces
„ fiétions nous indiquent au moins, que ces
„ hommes mémorables, que l’Antiquité a vantés,
„ & dont la Barbarie des premiers fiècles a
„ fait des Dieux , devaient leur origine à là
„ Mer.”
Et comment douter que les hommes ayeflt
eu cette origine ? Il y en a dans tous une manque
impêrijjabk. „ En effet confidénez ¡pur
„ peau avec un de ces microscopes qu’on a
„ inventés dans les derniers teins, & qui groffis-
v fent aux yeux un grain de fable à l’égal d’ un
„ Oeuf d’Autruche': vous la verrez toute cou-r
„ verte de petites écailles, comme l’eft celle
d’une carpe.”
Pourroit-on mieux fe défendre des raifonnç-.
[fi) T°Î9* H * Pag. 24?,