
Toutes les circonftances réunies, des Votions
actuellement brulans fitués près de la Mer>
des Istes volcaniques, des Bafaltes qui diftin-
çuent les Volcans éteints, des l’entrelacemens
de ceux-ci avec les Montagnes à couches, me
paroiffent des raifons très fortes de conclure;
que tous ces Volcans anciens fe font formés
dans le tems que la Mer couvroit nos Conti*-
liens, & qu’ ils fe font éteints depuis qu’elle
s’ eft retirée (Jf). J’en conclus auffi, que là o ù ,
malgré le changement de niveau de la Mer, fbs
eaux ont continué à conferver des communications
avec les foyers des Volcans déjà formés,
ils ont continué à brûler, tant qu’il s’y
eft trouvé dès matières propres à la fermentation;
& que pluûeurs fubiiftent encore, tels que
le Mont Hècla, le Pic de Tén'ériffe, VEtna, plu-
fieurs Volcans des autres grandes I s le s ,& peut-
être le Vefuve même.
La hauteur de ces Volcans ne peut donc être
"un titre d’ancienneté pour la furface fèche accette
opération, en parlant d’un grand nombre de V o lcan*
éteints, que j ’ai vus .depuis en Allemagne, & dont
en trouvera les descriptions dans la faite.
( t ) Cette origine des Volcans anciens, fera pleinement
.confirmée par ceux dont il eft queftion dans la noce
précédente.
tuelle de notre Globe ; dès qu’ ils pouvoient déjà
avoir pris la plus grande partie de leur ac-
croilfement fous les eaux de la Mer. Ainfi je
ne m’arrêterai pas à confidérer, fl même, en
les fuppofant élevés en entier à la furface déjà
fèche, leur maffe feroit une preuve d’ancienneté
: fi les matières qui l e s ‘ont formés, très
abondantes dans l’origine, n’ont pas pu être ii
fort épuifées par de premières grandes éruptions,
qu’ il ait fallu enfuitè des tems toujours
plus confidèrables, pour en produire de nouvelles.
Je fuis pcrfuadé que cela s’eft fait ainfi»
foit fous les eaux, foit au dehors. Mais je me
borne ici à confidérer, que vu l’enfemble des
phénomènes, le tems qu’il a fallu pour produire
les grandes Montagnes volcaniques encore
brûlantes, n’eft point limité à celui d’où datent
nos Continens; que l’exiftence de ces Montagnes
eft bien plus ancienne ; & qu’elles font à
fec aujourd’ hui, par la même caufe qui a mis à
fec toutes les autres Montagnes, à une époque
qui n'eft pas bien éloignée.
J’ ai eu occafion de faire remarquer à Vot
r e M a j e s t é dans plufieurs phénomènes,
ce peu d’ancienneté de nos Continens; & en
particulier dans le peu d’ épaifleur de la couche
de terre vêgêtabk qui couvre tous les cer-
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