
Je ne fuivrai pas cette discuflion critique 3
& je ne l’ai esquiffée, que pour fonder le choix
que j’ai fait dans l’objet que je traite, d’un rapport
entre les diamètres de 'la Terre fous l’JS-
quateur & fous les Potes, différent de celui
qu’avoit adopté Mr. Bo u g u e r . Ce rapport au
quel je m’ arrête, réfulte des obfervations faites
en Laponie & au Pérou, les plus .importantes
de*.toutes; liées à la Théorie de N ew to n par
deux obfervations très remarquables faites eh
France; Sp s’accordant d’une manière furpre-
nante avec ce qu’avoit prévu ce grand homme.
Car, ainfi que j’ai eu l’honneur de le dire à
V. M.', il avoit fixé la plus grande différence
des diamètres de la Terre à ; & ces
obfervations la donnent de C’ eiï ce dernier
rapport' que j’ai chôifi. Celui que M.
B o u g u e r avoit déterminé d’après fon hypothèfe
particulière, . etoit -^ : rapport qui feroit même..
i-effortir encore mieux les réflexions que
j’aurai l’honneur de préfenter . à V; M. fur le
fyftême auquel-je- vais maintenant revenir,
parce qu’il en rendfoit les écarts plus grahds.
Je ferai obligé d’entrer dans quelques détails
de calculs & quelques diseuflions ' àftronomi-
ques; mais je ne les place ici que pour en
retrouver le fil fi V- M- veut un jour le fui-
I vre; caries conféquences feules L u 1 fuffiront
I ■ quant à la fuite de mes raifonnemens.
En fuppofant donc, d’après les obfervations
■ -ci-deffus, que la furfate de la Terre eft plus
éloignée de fon centre de , fous l’ Equateur
I Q u ’aux Potes, & que cette diftance eft de 1500
:. lieues fous l’Equateur; il s’enfuivra que la hau.
\ teur de la Mer fous ? Equateur excède d’envi-
! rons7 lieues fa hauteur fous les Potes ; 8c que fi ,
j- - par exemple, la petite Ifie das Rotas près d e .
; celle de St. Thomas dans le Golfe de Guinée
j qui maintenant eft fous ? Equateur, devenoit
j -l’un des Potes, cette Ifte, qu’ à peine apper-
I ! ço it-on fur les cartes d’Afrique, & qui peut-
être fort aulH à peine de l’ eau, s’agrandiroit
beaucoup ; & que fes Montagnes fe trouve-
: foient élevées de 7 lieues perpendiculaires au-
! deffus du niveau de la Mer; car la Mer s’ y
feroit abaiffée d’autant. Àinft fioùs avons la
; un moyen plus que fuffifaht pour faire des
: Montagnes; puisque les Cordillières du Pérou,
i les plus hautes Montagnes connues, n’ont
qu’une lieue & demie d’élévation au deilùs du
niveau de la Mer.
Voilà donc l’une des grandes objections
que j’ai faites contre les deux fyftémes précé-
dens, entièrement levées. Par le changemeht
Tomell, V- Partie. h