
cès intérefient beaucoup l’humanité. Nous
jouiflons déjà partout de leur ouvrage;- en
mille endroits ils ont prévenu celui du tems.
L'Angleterre Se tous les Pays du Nord, profitent,
avec la France, de I’ induftrie des Alîo-
broges, qui les premiers fans doute, établirent
la vigne.üir les rochers des bords du Rhône;
Sc le Pays où je me trouve doit peut-être déjà
aux anciens Urbigènes, le premier établiifement
de ces utiles terrafles que nous avons fous nos
yeux. Ce font là des travaux dont V. M.
peut aifément n’avoir pas connoiflhnee; c’eft
pourquoi je vais avoir l’honneur de les L u i
décrire avec quelque détail.
L ’ impatience des hommes à jouir du bas
des Montagnes, où toutes les influences de
l’air & les écoulemens des eaux favorifent fi
fort la végétation, ne leur permet pas d’attendre
que la Nature ait fait feule fon premier
ouvrage ; c’eft - à - dire qu’elle aît adouci les
pentes des Montagnes, au point de n’ exiger
des hommes que des travaux de pure culture.
Ils anticipent ce tems, en adouciflant eux-mêmes
les pentes trop roides; & ils font cela
avec une induftrie, & un bon fens qu’ il eft
fort intéreflant de contempler,
Ces terreins dont la pente eft encore trop
rapide pour être cultivée fans précaution, font
communément aufli parfemés de grofies pierres
que l’air n’a pas encore détruites, ou que la
terre végêtable n’ a pas recouvertes,' L ’Homme,
cet Etre intelligent, qui fait varier fçs expédions
fuivant les çccafions, fonge qu’en fe délivrant
de ces pierres, il peut en même tems diminuer
la pente du terrein. 11 les ramafle
donc, il les arrange en murailles parallèles placées
en amphithéâtre i cpçufant le terrein pour les
recevoir, & répandant au deflus de chaque petite
muraille ce qu’ il a enlevé pour lui faire
une aifiette. H adoucit ainfi la pente dans
1 es.bandes renfermées entrq fes murs; il en
fait comme autant de terrafles, fur lesquelles
la terre ne peut plus couler. Son foin alors
eft réduit à conferver & à réparer s’i l , eft be-
foin ces terrajfes’-, & la moufle qui couvre la
plupart de leurs murs, montre que cette réparation
n’ eft pas bien «pénible.
Vn grand nombre d’excellens vignobles font
édifiés de cette manière ; & nous en avons
même ici un intéreflant exemple fous nos
yeux. Toute cette côte du L a c , presque jusqu’à
fon extrémité orientale, dans tout le
canton que l’on nomme La V am , eft un amh
a