
ne dis pas abfolument pour cela, que cette efpè-
ce eft détruite: mais du moins elle ne vit pas
fur nos côtes: on les vifite trop pour qu’ elle eût
échappé aux recherches, fi elle ÿ vivoit ; fur-
tout dans l’ abondance où il a fallu qu’elle fût
pendant que nos Montagnes fe formoient dans
la Mer. Son volume encore ri’auroit pas permis
qu’ elle échappât à la vue; car dans la variété
étonnante de fes efpèces, iT y en a une
'qui a jufqu’à cinq pieds de diamètre: Celles
d’ un pied & d’un pied & demi ne fortt pas
rares, & nous en avons dans notre Cabinet.
Dans les fyftêmes qui font fortir fucceflive-
ment les Montagnes de la Mer, on n’ a point
la reiTource de fuppofer qu’il s’eft écoulé bien
du tems depuis que les Montagnes à cornes
(Pammon ont été mifes à fcc, & que dans cet
intervalle les Mers ont pu changer de nature ;
car on trouve de. ces fojjtles jusques fur leurs
bords. La Mer travaille elle-niême pour les
curieux à Charmoutb en Dorfetsbire; elle y
dégrade une côte efearpée, elle en lave les débris,
& laifle à découvert beaucoup de cornes
cPammon remplies de pyrite. Or tout fyftême
qui fait forticr lentement nos Continens du fein
des eaux, eft renverfé par cette obferva-
tion. Ces côtes de Dorfetsbire feroient dans
le nombre des derniers terrèins fortis de la Mer;
& cependant, où eft le coquillage vivant auquel
appartient ce fojfîle qui fe trouve fur la plage ?
De tant d’efpèccs de cornes Pammon foflïles
que l’on trouve partout dans les Montagnes,
les Collines & même les Plaines., ;on n’ eti
connoît . jusqu’ à préfent qu’une feule vivante
dans les Mers d’Europe ; & cette efpèce
eft fi petite , qu’ il faut presque le fecours
d’une loupe pour la diftinguer: elle eft de la
Mer de Rimini fur le Golphe Adriatique, & on
la trouve fojple dans les fables du Bolognois,
& dans quelques autres Pays plus éloignés de
la Mer, On en connoît encore une autre cf-
pèce, de fix'lignes de diamètre, mai's qui vient
de l’ Ifle (PAmboine. C’eft a quoi fe bornent les
analogues viraiis de ce coquillage immenib-
ment commun parmi les fofftles.
Un autre corps fort connu entre ceux qui
font étrangers à la Terre, mais fur l’origine, duquel
on n’eft pas auifi bien d’accord, c’eft la
bélemnite : elle reffemble à la pointe d’une flèche;
ayant quelquefois un pouce & demi de
diamètre à fa bafe, & fix pouces environ de.
longueur : mais elle eft communément plus petite.
On a beaucoup écrit fur ce foffik , dont
il y a aufli plufieurs eijpècçs. Quand il étoit