
laïc,' C’eft ce qui je vais avoir l’honneur d’ex-
* pliquer à V. M . , en examinant les effets répares
de chacune de ces caufes, & ceux qui
réfultent de leur concours.
La ¡Pefanteur étant la principale des caufes
deftruttives des Montagnes, puisque c’eft elle
-qui profite de tout pour les rapprocher du niveau,
il faut l’examiner la première, & voir
gomment elle doit agir.
La Pefanteur met les liquides à niveau»
mais npn. point les folides, Le fable le plus
fin, qui, entre les folides, approche le plus
d’avoir cette propriété des liquides, relie cependant
en monceau quand on l’y a mis. Lorsqu’
une fois les côtés du monceau ont pris l’ iri-
qlinaifon que le degré de fineffe & la figure
».des parties a pu permettre, il refteroit foüs
pette forme pendant toute P éternité, maigre',
ou par l’-aétion même de la pefanteur, fi rien
pp yenoit fe joindre à elle pour pouffer le fa-
^lp fur la pente.
• Ç’eft là une des caufes de confervation des
Montagnes. Si elles avoieht déjà fur leurs çô-
çés le degré d’inclinaifon où les matières ne
joulent plus d’elles-mêmes, leur état feroit
-§xé: car la Moufle viendroit affermir leur furface,
& empêcher l’effet des caufes extérieures.
, Voici donc les deux principes eonfervateurs.
que je me propofe de développer, é Quand' les
pierres, les g r a v ie r s le s fables mêmes, font
réduits à des monceaux, fur les côtés desquels
les parties extérieures , quoique défunies, ne
roulent plus; la pefanteur n’ a plus d’effet
d’eàle - même pour dégrader ces monceaux: te l
eft le premier principe, De. pareils monceaux*
expofés en plein a ir , fe couvrent peu à peu
de différentes eipèces de moufles, de gramens,
ou d’ autres plantes; ce qui empêche abfohmerÆ
lès caufes extérieures d’agir fur eux
truire, tant qu’elles n’agiffent . pas en heurtant
avec violence: tel cil le fécond principe. Et fi
tous deux font certains, & qu’en même teins;
les caufes violentes doivent ceffer, V. M. voit
déjà, que les Montagnes feront confervées. I l
faut donc examiner ces -principes, des fuiyre
dans leurs différentes, applications.
Le premier de ces principes ne fauroit être
contefté. Quand une pierre, en roulant fur
une pente, s’arrête quelque part, la pefanteur.
vient de trouver un obftacle infurmontable pour
elle; & il rien n’ enlève ,1’ obftaçie, la pierre eft
fixée pour toujours. Or ce qui eft vrai d’une
pierre, eft vrai de toutes, eft vrai parconfé-
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